La ligne téléphonique Aide Abus Aînés reçoit deux fois plus d'appels par jour que ce qui était anticipé. Des cas présumés de maltraitance sont si graves qu'il faut parfois appeler les policiers. Lancée il y a à peine quatre mois, Aide Abus Aînés a reçu 2138 appels, indique Marguerite Deschamps, du CSSS Cavendish, responsable de la ligne téléphonique. Québec s'attendait à ce qu'il y en ait au maximum 3000 en un an.

Au départ, en octobre, le téléphone sonnait 30 fois par jour. Notons que la campagne publicitaire, portée par l'humoriste Yvon Deschamps, battait son plein. Le nombre d'appels est depuis passé à 16 par jour en moyenne. «On pensait qu'il y en aurait huit. Pour nous, ça démontre que le besoin est important», affirme Mme Deschamps. Et selon elle, «tous les cliniciens sont convaincus que l'on ne voit que la pointe de l'iceberg».

Les appels proviennent aussi bien des victimes elles-mêmes que de proches ou de voisins témoins d'abus envers un aîné. On dénonce des cas de négligence, d'abus financiers, physiques ou psychologiques.

Pour mettre fin à un abus qui leur est signalé, les intervenants de la ligne téléphonique alertent le CLSC, le Curateur public, voire la police. Le recours aux policiers, même s'il est peu fréquent, a été nécessaire pour régler des situations urgentes - lorsqu'un toxicomane extorquait de l'argent à sa mère ou à son père, par exemple. «C'est une situation qu'on a vue quelques fois», a noté Mme Deschamps.

Sept travailleurs sociaux répondent aux appels sept jours sur sept, de 8h à 20h au 1-888-489-2287 (489-ABUS).