La prolifération des Supercentre Walmart est responsable de 10,5% de la hausse du taux d'obésité aux États-Unis, depuis la fin des années 80. C'est la lourde conclusion à laquelle Charles Courtemanche, économiste à la University of North Carolina at Greensboro, arrive dans une étude publiée dans le numéro de mars 2011 du Journal of Urbain Economics.

«Nous avons la preuve que l'ouverture d'un Supercentre Walmart dans un comté (de 100 000 habitants) fait augmenter le poids de ses résidents d'une livre et demie et son taux d'obésité de 2,3%, a indiqué l'économiste à La Presse. Rien ne nous permet de penser que ces résultats ne s'appliquent pas aussi au Canada.»

Les Supercentre vendent de la nourriture à bas prix, souvent très calorique, en plus d'offrir à rabais des produits qui rendent la population sédentaire, comme des DVD et des ordinateurs. Leur seule présence pousse la concurrence à réduire aussi ses prix. En conséquence, les consommateurs engraissent. «Les effets sont plus marqués chez les femmes, les gens mariés à bas revenus et les habitants des comtés les moins peuplés», lit-on dans l'étude cosignée par Art Carden, du Rhodes College.

«Walmart réduit possiblement la dépense calorique en changeant la façon de faire les emplettes: au lieu de marcher d'un petit commerce à l'autre, on conduit à un seul magasin en banlieue», est-il aussi précisé.

Walmart pas impressionné

«Il est mentionné qu'en raison des baisses de prix, les gens mangent plus. On est d'accord que nos prix sont avantageux, a réagi Alex Roberton, porte-parole de Walmart au Québec. On n'a pas plus de commentaires que cela.»

Tout n'est pas négatif pour Walmart. «Les économies réalisées par les consommateurs en raison de l'arrivée des Supercentre compensent, de loin, les dépenses additionnelles en santé causées par l'accroissement de l'obésité», a calculé M. Courtemanche.