Le président de la FTQ, Michel Arsenault, a été réélu sans opposition, vendredi, à la tête de la plus importante centrale syndicale du Québec, pour un autre mandat de trois ans.

Sa réélection a été saluée par une longue ovation des 1200 délégués inscrits au congrès de la Fédération des travailleurs du Québec, qui s'est tenu toute la semaine à Montréal.

Si certains faisaient circuler la rumeur, dans des médias, que M. Arsenault aurait de l'opposition, provenant notamment de la région du Saguenay, celle-ci ne s'est en tout cas pas manifestée. De tous les coins de la grande salle du Palais des congrès, les délégués se sont levés pour l'acclamer pendant une minute.

C'est en affirmant qu'il venait d'accepter «une des plus belles jobs du Québec» que M. Arsenault a réagi à cette réélection, non sans une certaine émotion.

Il faut dire que la centrale s'est retrouvée sous les feux de la rampe depuis plus d'un an, en grande partie à cause de la FTQ-Construction et de ses anciens dirigeants.

M. Arsenault a dit vouloir présider une FTQ «efficace, influente et intègre» et être «le président de tous, sans aucune exception».

Au cours d'une rencontre avec la presse à l'issue du congrès, M. Arsenault ne s'est pas montré étonné du fait qu'il n'ait finalement pas eu d'opposition, mais il n'a pas pavoisé non plus.

«J'ai obtenu l'appui de la très vaste majorité des grands syndicats de la FTQ et c'est de même qu'on se fait élire comme président de la FTQ. Les syndicats de la FTQ sont à la FTQ sur une base volontaire. Il n'y a pas de formule Rand à la FTQ. Ce n'est pas une prison; tu peux en sortir demain matin si tu veux», a-t-il dit.

Le nouveau numéro deux de la FTQ, le secrétaire général Daniel Boyer, qui remplace René Roy, a également été élu sans opposition.

La centrale d'un demi-million de membres conserve ainsi sa haute direction traditionnellement constituée d'un tandem issu du secteur privé - M. Arsenault provient du Syndicat des métallos - et du secteur public - M. Boyer a déjà été coordonnateur de la négociation du secteur public pour la FTQ.

Éthique au menu

Ce 29e congrès a été l'occasion pour la centrale syndicale d'adopter une résolution en faveur d'un code d'éthique qui touchera les membres du Bureau de la FTQ. Le Bureau est notamment formé de représentants des grands syndicats affiliés à la centrale, ainsi que des instances régionales.

Un «comité aviseur», dont les membres ne siègeront pas au Bureau de la FTQ, s'adjoindra un expert des questions éthiques et s'attellera à la tâche de rédiger un tel code.

Ce code sera ensuite soumis au Bureau de la FTQ, puis au Conseil général, qui est la plus haute instance entre les congrès. Le tout devrait être adopté à l'automne 2011.

M. Arsenault a souligné que des grands syndicats de la FTQ sont déjà dotés d'un tel code et qu'il pourrait donc s'en inspirer.

«On va se mettre des balises, mais il ne faut pas que ça nous paralyse non plus. On ne viendra pas fou avec ça. Ça ne me fait pas trembler de peur un code d'éthique; on vit avec un au Fonds de solidarité depuis 1997. On va s'en imposer un. Ça va être des balises, puis on va s'organiser pour que ça ne nous paralyse pas non plus, parce qu'il faut continuer notre action syndicale», a-t-il commenté.

De nombreuses autres propositions ont été adoptées, portant sur les régimes de retraite, l'assurance-emploi, la santé et sécurité au travail ainsi que les ressources naturelles, entre autres.