Les pédophiles qui assouvissent leurs plus bas instincts à l'étranger auraient intérêt à se rappeler que l'exploitation sexuelle des enfants est un crime partout dans le monde et qu'ils seront poursuivis et condamnés ici au Canada même si le crime est commis à l'extérieur.

Une série d'organismes qui luttent contre l'exploitation sexuelle des enfants ont lancé jeudi à l'aéroport international de Montréal une campagne de sensibilisation contre le tourisme sexuel.

 

Outre le message sans équivoque lancé aux prédateurs, la campagne invite les Canadiens voyageant à l'étranger à signaler les cas d'exploitation sexuelle d'enfants dont ils sont témoins.

Dotés de modestes moyens et s'appuyant surtout sur les dons du secteur privé, les organismes impliqués prévoient étendre la campagne lancée à Montréal aux aéroports de Québec, Toronto et Vancouver.

Rappelant que le tourisme et les voyages d'affaires sont en hausse, la présidente et fondatrice de OneChild, Cheryl Perera, qualifié de «sale petit secret» la conséquence de cette augmentation sur les enfants exploités. Elle décrit certaines des horreurs auxquelles sont soumis des milliers d'enfants à travers le monde, faisant valoir qu'il fallait lutter contre la demande pour ce type d'exploitation.

Bien qu'il s'agisse d'un phénomène clandestin, certains experts évaluent à plus de 2 millions le nombre d'enfants exploités sexuellement à l'échelle mondiale. On estime qu'environ 10% des 842 millions de touristes dénombrés en 2007 seraient des touristes sexuels, dont une proportion croissante serait attirée par la prostitution enfantine.

Fait à noter, la plupart des délinquants ne seraient pas des pédophiles à la recherche d'enfants, mais bien ce que les organismes définissent comme des criminels occasionnels, en ce sens qu'ils passent à l'acte parce que l'occasion se présente.

D'autre part, les abuseurs étrangers proviennent habituellement d'Amérique du Nord, d'Europe de l'Ouest et d'Asie, mais la grande majorité des abuseurs dans les pays où la pratique est répandue sont originaires du pays en question.

La Thaïlande et le Sri Lanka, bien que toujours des destinations privilégiées pour le tourisme sexuel, ont cependant cédé le pas aux pays d'Amérique latine et des Antilles pour les prédateurs nord-américains.