Alors que des rumeurs circulent depuis des semaines à l'effet qu'Ottawa se préparerait à fermer des ambassades en Afrique, il est plus que temps que le gouvernement s'explique sur la question, affirme le libéral Bob Rae.

Surtout que, selon le porte-parole du Parti libéral en matière d'affaires étrangères, ces ouï-dire ont sans aucun doute contribué au revers qu'a encaissé le gouvernement canadien aux Nations unies, le mois dernier.

Mais au bureau du ministre des Affaires étrangères, Lawrence Cannon, on réplique qu'on ne commente pas les rumeurs sur la représentation du Canada à l'étranger.

Sans nier la possibilité, le bureau du ministre a fait valoir, par courriel, que le gouvernement surveillait continuellement sa représentation à l'étranger et qu'il déplaçait périodiquement ses ressources afin de répondre aux besoins du Canada dans un monde en constante évolution.

Or, selon M. Rae, le gouvernement canadien fait preuve de contradiction en réduisant ses effectifs sur le continent africain. Au moment où les relations d'Ottawa avec ses partenaires africains sont en pleine expansion en matière d'économie et de ressources naturelles, le gouvernement fédéral réduit son engagement politique. «Une grosse erreur», selon le député libéral, joint par téléphone mercredi après-midi.

Le quotidien torontois The Globe and Mail rapportait, mercredi, que le gouvernement de Stephen Harper considère fermer jusqu'à quatre de ses ambassades en sol africain.

S'il n'est pas prêt à citer les propos qui lui ont été rapportés, M. Rae a néanmoins indiqué que la rumeur avait été répétée «assez souvent par assez de personnes différentes» pour que le gouvernement soit obligé d'y répondre.

Il y a deux semaines, son collègue, Mauril Bélanger, avait soulevé la question aux Communes.

Mais la réponse du ministre Cannon avait été sensiblement la même que celle diffusée par son bureau mercredi. M. Cannon avait répliqué que son gouvernement prenait ses décisions en vertu des intérêts canadiens à l'étranger.