L'ombudsman des prisons fédérales affirme que la surpopulation et le piteux état des pénitenciers canadiens mettent en péril la réhabilitation des criminels.

Dans le rapport annuel qu'il a déposé vendredi, Howard Sapers prévient que la densité de la population carcérale mène à l'augmentation de la tension, de la frustration et de la violence.

Et comme les criminels sont appelés, en majorité, à réintégrer la société civile, il est dans l'intérêt de tous de s'assurer qu'ils soient bien traités dans les prisons, estime M. Sapers.

On s'attend à ce que le nombre de prisonniers augmente de façon exponentielle en raison des nouvelles lois que proposent les conservateurs, qui veulent prolonger les peines d'emprisonnement pour les crimes graves.

Le gouvernement prévoit ajouter plus de 2700 lits dans les établissements pour hommes et pour femmes au cours des prochaines années.

Présentement, près de 13 000 personnes sont incarcérées dans des prisons fédérales.

Dans son rapport, M. Sapers présente 24 recommandations visant notamment l'accès des délinquants aux soins de santé physique et mentale, les décès en établissement et les questions autochtones.

«Je m'inquiète plus particulièrement de l'érosion des principes sous-jacents qui orientent les pratiques et les opérations correctionnelles», a souligné M. Sapers.

«Mon bureau n'a rien contre le fait de tenir les délinquants responsables de leur comportement, mais des conditions qui nuisent aux efforts de réadaptation vont à l'encontre du mandat du Service correctionnel, qui vise à encourager et à aider activement les délinquants à retourner dans la société comme citoyens respectueux des lois», a-t-il ajouté.