Les coûts reliés à la détention préventive ou à l'emprisonnement de criminels dans le système carcéral fédéral augmentent près de trois fois plus rapidement que l'inflation, révèle une étude rendue publique mardi par Statistique Canada.

Selon l'agence, il en coûtait 323 $ par jour, soit 117 700 $ par année, pour loger un détenu dans établissement carcéral fédéral en 2009. C'est 6 pour cent de plus que l'année précédente. L'inflation est pourtant demeurée sous la barre des 2 pour cent pendant cette période.

En comparaison, le coût moyen de détention dans les établissements provinciaux était alors de 162 $ par jour, soit 59 100 $ par an, en hausse de 2 pour cent par rapport à 2008.

Dans son rapport sur les services correctionnels au pays, Statistique Canada souligne d'autre part que les coûts de fonctionnement du système ont augmenté de 7 pour cent entre 2008 et 2009 pour atteindre 3,9 milliards $.

La hausse a été de 8 pour cent dans le système fédéral tandis qu'elle était de 6 pour cent dans le système provincial et territorial.

Ces coûts comprennent les services de détention, la surveillance communautaire, les bureaux centraux et les services centraux, de même que les commissions provinciales des libérations conditionnelles et les frais reliés à la Commission nationale des libérations conditionnelles.

Comme les prisons provinciales accueillent généralement des contrevenants ayant commis des infractions considérées comme moins graves et condamnés à des peines plus courtes, il est normal que leur fonctionnement coûte moins cher que celui des pénitenciers fédéraux.

Cette différence n'explique toutefois pas l'écart dans le rythme de croissance des dépenses des deux systèmes.

Le Centre canadien de la statistique juridique, qui a compilé ces données, ne possède pas d'informations lui permettant de dire si le bond dans la facture refilée aux contribuables résulte de hausses de salaires ou de l'instauration de nouveaux programmes, par exemple.

La responsable du programme des services correctionnels de l'organisme, Rebecca Kong, a cependant a précisé que la hausse des frais constatée dans le système fédéral était en grande partie attribuable à une augmentation des coûts de détention.

Dans les provinces et territoires, on a constaté une hausse plus importante du coût des services communautaires, c'est-à-dire la surveillance des détenus en liberté conditionnelle ou purgeant une peine avec sursis.

En un jour donné en 2009, environ 37 200 adultes étaient détenus sous un type quelconque de garde au Canada, dont 64 pour cent sous la responsabilité d'une province ou d'un territoire. Cette année-là, il y avait 141 adultes sous garde pour 100 000 adultes. Le taux d'incarcération avait augmenté de 1 pour cent par rapport à 2008.

Les services correctionnels du Canada n'ont pas rappelé La Presse Canadienne pour donner leur version des faits.