Le premier ministre Jean Charest a livré un plaidoyer en faveur de la langue française, samedi, au Sommet de la Francophonie de Montreux, en Suisse.

Il était un des premiers chefs de gouvernement à prendre la parole à la cérémonie d'ouverture, juste après son homologue fédéral Stephen Harper. Ils bénéficiaient tous deux de ce privilège pour avoir été les hôtes du dernier sommet, à Québec, en 2008. Toutefois, c'est le discours percutant du président Nicolas Sarkozy qui a soulevé l'enthousiasme des dignitaires.

Le «combat» en faveur la langue française reste une «mission fondamentale» de l'Organisation internationale de la Francophonie (OIF), a insisté M. Charest.

«Si ce n'est pas nous, de la Francophonie, qui défendons la place de la langue française, aucune autre institution ne le fera à notre place», a t-il énoncé sous les applaudissements, au centre des congrès de Montreux, sur les bords du lac Léman, en face des Alpes. Il faisait ainsi écho à un rapport inquiétant de l'OIF qui indiquait, récemment, le recul du français, particulièrement en Europe.

De même, il a rappelé que les États membres s'étaient engagés, au sommet de Québec, en 2008, à valoriser l'usage de la langue française et à assurer sa pleine reconnaissance sur la scène internationale.

Il a aussi dit qu'en 40 ans, la Francophonie a changé et qu'elle a ouvert ses bras à de nombreux nouveaux membres, elle reflète «l'état du monde depuis la chute du Mur de Berlin».

La Francophonie est «d'abord politique» et c'est à cette condition qu'elle «peut jouer un rôle plus important» dans les relations internationales, a évoqué M. Charest. Elle doit donc se prononcer sur des enjeux tels que la crise financière, la crise alimentaire, ainsi que les changements climatiques.

Pour sa part, dans son allocution, le premier ministre Stephen Harper a lancé un appel à la solidarité en faveur d'Haïti.

Il a rappelé que les besoins sont «grands, tellement grands» et que «la reconstruction prendra du temps» en Haïti, frappé par un tremblement de terre en janvier dernier.

«Mais tous ensemble, en nous serrant les coudes, nous pouvons aider nos amis haïtiens à retrouver l'espoir, les aider à reconstruire leurs villages, les aider à se refaire une vie. Et je crois parler pour l'ensemble de notre organisation en vous disant de garder le courage. Vos amis de la Francophonie ne vous laisseront jamais tomber.»

Le Canada a d'ailleurs annoncé qu'il accordera une aide supplémentaire de 1 million de dollars pour contrer l'épidémie de choléra en Haïti. Le Québec co-pilotera aussi avec l'OIF, dimanche, une résolution appelant à la mobilisation en faveur du pays sinistré.

Le président français Nicolas Sarkozy a, quant à lui, livré un important discours à saveur économique, qui a été maintes fois applaudi.

Il a fortement insisté sur la nécessité de réformer le système monétaire international et de régulariser les marchés de l'énergie et des matières premières, pour barrer la route aux spéculateurs.

M. Sarkozy doit rencontrer M. Charest un peu plus tard samedi.

Après la cérémonie d'ouverture, en plénière, M. Charest devait aborder la question de l'aide à Haïti, ainsi que l'enjeu des changements climatiques.

Le XIIIe Sommet de la Francophonie célèbre les 40 ans de l'organisation. L'OIF regroupe 56 États membres et 14 États observateurs. C'est la seule organisation internationale dont le Québec est membre à part entière. Le Canada dispose de son propre siège, ainsi que le Nouveau-Brunswick.