Ottawa a augmenté sa collaboration avec la Thaïlande et d'autres pays «de transit» afin d'empêcher les passeurs de clandestins d'envoyer des bateaux d'immigrants illégaux au Canada, selon des représentants gouvernementaux.

«Le Gouvernement du Canada travaille de façon étroite avec les autorités des pays de transit, comme la Thaïlande, afin de détecter et de barrer la route aux opérations de passage clandestin avant qu'elles n'atteignent le Canada», a affirmé un responsable.

Ces fonctionnaires n'ont par contre pas voulu confirmer une possible implication du Canada dans l'arrestation, la fin de semaine dernière en Thaïlande, de 155 immigrants du Sri Lanka, soutenant qu'ils ne commenteraient aucun cas spécifique.

Ils ont toutefois souligné que ces arrestations représentaient une raison pour laquelle le Canada doit agir.

«Les récentes arrestations en Thaïlande, effectuées grâce aux lois migratoires du pays, nous rappellent que les passeurs clandestins ont aussi utilisé la Thaïlande comme pays de transit pour pénétrer le système d'immigration canadien», a indiqué le fonctionnaire.

Le premier ministre Stephen Harper a promis de sévir à l'encontre de ces trafiquants après l'arrivée d'un navire transportant 492 Tamouls en Colombie-Britannique, l'été dernier.

C'était le second navire de ce type à jeter l'ancre au Canada en moins d'un an, et les conservateurs ont déclaré craindre que le Canada ne devienne un aimant à réfugiés à cause de ses politiques généreuses.

En plus de cette coopération avec d'autres gouvernements pour empêcher l'arrivée de nouveaux bateaux d'immigrants illégaux, les conservateurs devraient annoncer cette semaine une mesure législative contre les passeurs de clandestins.

Mais les experts et les défenseurs des droits des réfugiés ont averti qu'un durcissement juridique sur les passages clandestins se ferait presque inévitablement au détriment des vrais réfugiés qui sont à la recherche d'un lieu sécuritaire pour s'établir.

Tout légitimes qu'ils soient, la plupart de ceux-ci doivent tout de même utiliser les services d'un passeur à au moins une reprise dans leur périple.

Les autorités thaïlandaises avaient affirmé la semaine dernière avoir arrêté 155 Sri Lankais sans documents de voyage légaux et qui étaient soupçonnés d'être en Thaïlande pour effectuer des procédures d'obtention du statut de réfugié pour un pays tiers. Des membres des Tigres Tamouls étaient parmi les individus appréhendés, selon Bangkok.

La Thaïlande n'a pas signé de traité lui interdisant de renvoyer des demandeurs d'asile dans leur pays d'origine sans avoir étudié leur dossier, au contraire du Canada.