Insatisfaites des réponses du gouvernement Charest à leurs revendications, les porte-parole de la Marche mondiale des femmes (MMF), qui prenait fin dimanche à Rimouski, promettent qu'elles n'entendent pas baisser les bras, controverse ou pas.

«Le mouvement des femmes existe depuis 40 ans au Québec, on ne va pas se laisser faire», a affirmé la présidente de la Fédération des femmes du Québec (FFQ), Alexa Conradi, au terme d'une semaine mouvementée où les échanges avec la ministre de la Condition féminine, Christine St-Pierre, ont été pour le moins houleux.

La ministre St-Pierre a fait preuve d'improvisation cette semaine, soutient Mme Conradi, qui dit que cette dernière n'a présenté qu'un «réchauffé de mesures» déjà existantes, donnant l'impression qu'elle n'a jamais étudié les demandes avec sérieux.

«Cela témoigne d'un manque d'écoute flagrant de la part d'une ministre qui veut représenter toutes les femmes», a-t-elle dénoncé en entrevue à La Presse Canadienne.

Jeudi, une dizaine de militantes de la MMF ont occupé le bureau de la ministre dans l'espoir de pouvoir s'adresser directement à elle. Mais la ministre Saint-Pierre a déploré ce geste, ajoutant que des échanges constructifs ne pouvaient exister dans un contexte d'occupation.

Et plus tôt dans la semaine, Christine St-Pierre avait rejeté les allégations des organisatrices de la MMF voulant que le gouvernement manque de «réceptivité» face à leurs revendications.

Elle avait souligné que le gouvernement a fait un travail «énorme» pour l'égalité des femmes, à tel point que le Québec est vu, selon elle, comme un leader dans ce domaine partout dans le monde.

Mme St-Pierre a aussi rappelé que le Québec s'est doté d'un plan d'action en condition féminine en 2007 et que celui-ci sera renouvelé dans les prochains mois.

Mais Alexa Conradi soutient que la ministre devrait être plus critique face à son propre gouvernement et n'exclut pas de nouvelles actions pour lui faire entendre raison. «Nous sommes habituées à vivre dans la controverse et cela nous amène pas du tout à baisser les bras, on a des revendications qu'on pense tout à fait justes et équitables pour la société», a soutenu Mme Conradi.

«On va tirer les leçons de l'histoire mais ce qu'il faut savoir c'est que ce n'est pas en étant gentil qu'on va faire des gains et donc on risque de voir d'autres actions comme l'occupation de bureaux», a ajouté la présidente de la Fédération des femmes du Québec.

De nombreuses revendications

Mme Conradi a tout de même salué dimanche l'ouverture du gouvernement qui souhaite lancer un programme d'éducation sexuelle obligatoire pour les enfants du primaire et du secondaire, et ce à la demande de la Marche.

Parmi les autres revendications figurent une hausse importante du salaire minimum pour lutter contre la pauvreté, l'abolition des «catégories» à l'aide sociale et le maintien des services publics.

Des milliers de femmes devaient participer au grand rassemblement national de la Marche mondiale des femmes dimanche à Rimouski. Il s'agit de la dernière de quelque 300 activités qui se sont déroulées toute la semaine à travers le Québec.