La part des mariages entre une personne née au Québec et une personne née à l'étranger a augmenté au cours des 20 dernières années, révèle une étude de l'Institut de la statistique du Québec publiée hier, passant de 11% de l'ensemble des mariages au Québec en 1990 à 14,5% en 2009.

«Il y a vraiment un changement dans le profil des couples qui se marient au Québec», constate l'auteure de l'étude, la démographe Martine St-Amour. En plus des mariages entre Québécois et personnes nées à l'étranger, la part des mariages entre des personnes nées dans un autre pays a elle aussi augmenté, grimpant de 9,2% en 1990 à 13,1% en 2009.

Cette hausse est toutefois attribuable à la forte baisse du mariage entre deux personnes nées au Québec. En pourcentage, ils ne représentent que 64,3% de l'ensemble des mariages en 2009, contre 71,9% en 1990. Cette baisse est aussi perceptible en chiffres absolus, puisqu'on compte, en 2009, à peine plus de 14 000 mariages entre Québécois contre près de 23 000 en 1990. «La baisse la plus importante concerne le mariage entre deux Québécois», dit Martine St-Amour. Si tous les types de mariage connaissent, en chiffres absolus, une baisse, elle reste plus forte du côté des mariages entre Québécois, ce qui explique la plus forte part des mariages mixtes dans l'ensemble des mariages.

Quand les Québécois choisissent l'exogamie, ils sont plus nombreux à le faire avec un conjoint originaire de la France ou des États-Unis, affirme l'étude. Ainsi, 14% des femmes mariées à un conjoint né à l'étranger ont choisi en 2009 un Français, et, pour 13% d'entre elles, un Américain. Chez les hommes, ces proportions sont de 12% et 9%.

Face au mariage, le comportement des hommes et des femmes varie. L'auteure de l'étude remarque ainsi que les Québécois sont moins enclins à s'unir avec une femme née à l'étranger, ce qui s'explique notamment par le fait que les femmes qui immigrent au Québec sont plus fréquemment en couple que les hommes.

De la même façon, les femmes nées à l'étranger vont plus souvent se tourner vers un conjoint né dans leur pays. Les hommes nés à l'étranger ont quant à eux plus tendance à se marier avec une Québécoise. Un fait nouveau: chez les hommes et les femmes nés à l'étranger, qui se marient avec une personne née à l'étranger, on tend de plus en plus à choisir un conjoint né dans un autre pays que son pays d'origine. En général, le mariage au Québec entre conjoints de sexes opposés enregistre un recul: près de 32 000 ont été célébrées en 1990, contre 21 785, 20 ans plus tard. «Il y a des cohortes moins nombreuses à l'âge de la nuptialité, et la nuptialité elle-même a baissé», explique Mme St-Amour.