Une majorité de cyclistes québécois seraient d'accord pour que le port du casque de vélo devienne obligatoire... mais seulement un tiers d'entre eux le portent régulièrement, selon un sondage mené en ligne pour la Société de l'assurance automobile du Québec (SAAQ).

Selon la firme Léger Marketing, qui a réalisé ce sondage en mars dernier auprès de 1153 internautes, «57% des personnes interrogées pensent que le port du casque protecteur devrait être imposé à tous les cyclistes». Un répondant sur six (17%) estime pour sa part que cette obligation devrait être limitée aux enfants de 12 ans et moins.

«L'idée du port obligatoire du casque protecteur fait son chemin chez les Québécois», conclut Léger Marketing. Pourtant, le sondage indique que cette habitude est encore loin d'être ancrée chez les adeptes du vélo. Ainsi, 45% des cyclistes ont admis ne jamais porter de casque, en invoquant l'oubli (24%) ou l'inconfort (21%). À l'inverse, seulement 34%, soit une personne sur trois, ont assuré qu'ils en portaient toujours un.

Et ce n'est sûrement pas parce que les cyclistes trouvent le casque inutile, au contraire: 95% des répondants estiment que «le port du casque est un moyen efficace pour réduire les risques de blessure à la tête en cas d'accident ou de chute».

De plus, si on ajoute à cela que 74% des cyclistes croient que les risques de blessure grave sont élevés lors d'un accident de vélo sur la voie publique, il y a tout lieu de se demander pourquoi une si grande proportion d'entre eux n'ont pas pris l'habitude de se protéger la tête.

«Devant ces statistiques, on peut penser qu'il reste du chemin à parcourir pour informer davantage la population sur l'importance du casque protecteur, ou sur les conséquences de ne pas le porter», estime Léger Marketing.

Mesure contestée

Il y a plusieurs années que le gouvernement du Québec songe à imposer le port du casque à tous les cyclistes. Ses intentions se sont toujours butées à une forte opposition.

Au printemps dernier, le projet de loi 71, déposé à l'Assemblée nationale, a fait un pas timide dans cette direction en conférant aux municipalités le droit d'imposer le port du casque protecteur aux enfants de 12 ans et moins. Vélo-Québec s'y est opposé avec énergie.

L'organisme, qui fait autorité en matière de vélo, ne s'oppose pas au port du casque, mais il estime que le fait de le rendre obligatoire pourrait inciter bon nombre d'adeptes à ranger leur vélo ou à l'utiliser moins souvent. Des études réalisées en Australie, en Nouvelle-Zélande et en Alberta, après l'imposition d'une mesure semblable, tendraient à démontrer que le port du casque obligatoire fait chuter le nombre de cyclistes ou donne l'impression à plusieurs que le vélo est un loisir à risque.

Le sondage semble contredire ces affirmations. Ainsi, 76% des répondants ont affirmé qu'une telle obligation ne les inciterait pas à utiliser leur vélo moins souvent.

Les jeunes sont plus sérieux

De l'avis des sondeurs, le point le plus positif de leur enquête tient dans les habitudes des plus jeunes. Ainsi, 64% des cyclistes de moins de 18 ans porteraient le casque protecteur en tout temps, contre 34% seulement des adultes.

«Les Québécois font davantage porter le casque à leurs enfants qu'ils ne le portent eux-mêmes», concluent les sondeurs.

De fait, 60% des parents obligent leurs enfants à porter un casque, et 24% «les encouragent fortement à le faire» sans toutefois les y obliger.

À peine 12% des parents - une personne sur huit - «laissent leur jeune en décider, sans s'en mêler».

Et selon Léger Marketing, «82% des parents ont affirmé que leurs enfants feraient du vélo aussi souvent qu'avant si cette obligation entrait en vigueur».