La Gendarmerie royale du Canada (GRC) est la cible de critiques à la suite de la publication par le service de police de Vancouver d'un rapport sévère détaillant les faux pas commis lors de l'enquête sur le tueur en série Robert Pickton.

Un criminologue de la Colombie-Britrannique, qui a déjà été policier, a indiqué que les membres de GRC étaient formés en pensant être les meilleurs agents de police au Canada, tout en croyant que les policiers provinciaux et municipaux sont inférieurs à la norme.

Selon Rob Gordon, de l'Université Simon Fraser, les tensions apparues entre la GRC et les services de police municipaux étaient vives. Il a indiqué que les policiers fédéraux se comportaient comme s'ils savaient tout, qu'on ne pouvait leur dire quoi que ce soit et qu'ils étaient les seuls à faire rempart entre le chaos et la civilisation.

M. Gordon a fait état de l'arrogance affichée par la GRC lors de l'enquête menée sur Pickton, dans le cadre de laquelle des policiers fédéraux et des membres de la police de Vancouver ont omis de partager certaines informations au sujet des femmes portées disparues dans le centre-ville de la métropole de la Colombie-Britannique, entre le milieu et la fin des années 90.

La lumière n'a été faite sur les crimes commis par Pickton qu'en 2002, lorsqu'un policier recrue de la GRC s'est rendu sur le site de l'exploitation porcine du tueur, à Port Coquitlam, à la recherche d'armes à feu.

Dans son rapport, la police de Vancouver affirme être à blâmer, tout comme la GRC, pour les erreurs multipliées durant l'enquête.

Treize femmes sont disparues dans le quartier Eastside de Vancouver après que la police de la ville eut pour la première fois transmis à la GRC des informations au sujet de Pickton, selon le document de 400 pages.

La police de Vancouver affirme que les erreurs commises ont empêché les forces de l'ordre d'arrêter Pickton avant 2002 - plusieurs années après qu'elles eurent commencé à s'intéresser à lui alors qu'elles faisaient enquête sur la disparition de travailleuses du sexe. Selon elle, l'arrestation aurait pu avoir lieu bien avant.