Cinq mois après s'être engagé à appuyer la Déclaration des Nations unies sur les droits des peuples autochtones dans le discours du Trône, le gouvernement fédéral plaide que ce n'est qu'une question de temps avant que la promesse ne se concrétise.

Mais du côté des groupes autochtones, on réplique qu'on n'en sait rien puisqu'on n'a pas été consulté. Et on s'attend une fois de plus à être mis devant le fait accompli, sans avoir été invité par Ottawa à participer.

À la veille de son départ à la tête du ministère des Affaires indiennes, il y a 10 jours, le ministre sortant, Chuck Strahl, a pourtant souligné que le dossier avançait rondement.

Les discussions ont été menées avec les groupes autochtones et les gouvernements provinciaux, a affirmé, début août, le ministre Strahl, tout juste 24 heures avant que le premier ministre Stephen Harper annonce sa nomination comme ministre des Transports et de l'Infrastructure.

Se disant confiant que l'annonce approchait, M. Strahl a semblé indiquer qu'il ne restait, en fait, qu'à choisir la date et l'endroit.

Dans le discours du Trône, le gouvernement conservateur s'est engagé, pour la première fois depuis la signature de la Déclaration en 2007, à l'appuyer. Il précisait cependant qu'il faudrait respecter la Constitution et les lois canadiennes.

Le Déclaration de l'ONU proclame le droit des peuples autochtones à l'autodétermination et dresse une liste de droits en matière d'éducation, de langue, de territoire, de culture et de patrimoine.

Au lendemain du discours du Trône, plusieurs s'attendaient à une signature prochaine du Canada au texte de l'ONU, qui a déjà été ratifié par tous les États membres, à l'exception du Canada et des États-Unis.

Si les groupes autochtones se sont croisés les doigts à l'approche de l'anniversaire des excuses officielles du gouvernement canadien aux victimes des pensionnats indiens, en juin, puis à la veille de la Journée internationale des populations autochtones, lundi dernier, voilà qu'ils portent maintenant leurs espoirs vers le troisième anniversaire de l'adoption de la Déclaration, mi-septembre.

Or, l'ex-ministre des Affaires indiennes a soutenu qu'il ne dévoilerait pas de date.

En refusant d'indiquer à quel moment et de quelle façon il confirmera qu'il adhère à la Déclaration, le gouvernement semble dire qu'il décidera seul, a estimé le chef de l'Assemblée des Premières Nations du Québec et du Labrador (APNQL), Ghislain Picard.