En raison des présumés abus qu'il a subis pendant sa période de détention avant son procès, Omar Khadr devrait recevoir un crédit triple dans le calcul de la détermination de sa peine s'il était jugé coupable de crime de guerre, selon son avocat.

Dans une motion présentée à la commission militaire chargée de juger Khadr, son avocat nommé par le Pentagone a aussi soutenu que le citoyen canadien devrait bénéficier d'un crédit de temps régulier pour la détention en tant que telle.

Le temps considéré passé dans la situation abusive par Khadr, et qui pourrait donc faire l'objet d'un triple crédit si la motion est acceptée, n'a pas été précisé par Me Jon Jackson.

S'il est trouvé coupable, Omar Khadr est passible d'une peine d'emprisonnement à vie.

Il était gravement blessé lorsqu'il a été capturé en juillet 2002, en Afghanistan, alors qu'il était âgé de 15 ans, et il a été détenu par l'armée américaine depuis ce temps.

Il a été emmené à la prison de Bagram, sur le territoire afghan, avant d'atterrir à Guantanamo. Dans les deux lieux de détention, le jeune homme s'est plaint d'être victime d'abus qui s'additionnaient pour former de la torture, notamment d'avoir été placé dans des positions très inconfortables, d'avoir été menacé et d'avoir été étouffé jusqu'à l'évanouissement.

Le droit international et la constitution américaine elle-même interdisent de tels traitements, selon M. Jackson.

Les procureurs de l'accusation ont affirmé qu'ils s'opposaient à tout crédit de temps pour emprisonnement si Khadr était trouvé coupable. Selon eux, la commission militaire chargée de le juger n'a ni le pouvoir de déterminer ce type de crédits, ni celui de juger les conditions de détention.