L'avocat militaire du jeune Canadien Omar Khadr dont le procès pour crime de guerre alors qu'il avait 15 ans doit s'ouvrir le 10 août à Guantanamo a demandé à la Cour suprême des États-Unis de suspendre la procédure en urgence.

Dans une requête dont l'AFP s'est procuré copie mardi, Jon Jackson demande à la plus haute juridiction des États-Unis d'enjoindre une cour d'appel à rendre sa décision sur la légalité des tribunaux militaires d'exception de Guantanamo devant lesquels Omar Khadr, 23 ans, doit être traduit, ou de se substituer à elle pour rendre sa propre décision.

Le jeune Canadien, détenu à Guantanamo depuis huit ans, avait saisi au mois de mars la cour d'appel fédérale de Washington pour contester la légalité des tribunaux de Guantanamo, après que ceux-ci ont été révisés en 2009 par l'administration Obama et le Congrès.

Mais la cour d'appel n'a jamais rendu sa décision et les audiences préliminaires au procès se sont tenues comme si de rien n'était.

«La loi de 2009 créant les commissions militaires, limite (leur) juridiction aux belligérants ennemis illégaux, de nationalité non américaine: cette singularité dans l'histoire militaire américaine ne peut pas être surestimée», explique l'avocat dans sa requête contestant la constitutionnalité des tribunaux d'exception.

«Sans exception depuis la guerre d'indépendance, les systèmes civils et militaires, ainsi que les juridictions compétentes pour la loi de la guerre ont jugé des Américains et des non-Américains (...)», a-t-il argumenté.

Omar Khadr est accusé d'avoir jeté en juillet 2002 en Afghanistan la grenade qui a tué un soldat américain lors de l'attaque d'une maison où il séjournait parmi des sympathisants d'Al-Qaeda. Alors âgé de 15 ans et très grièvement blessé dans la bataille, il a été arrêté et envoyé à Guantanamo où il est le dernier citoyen occidental encore emprisonné.

À l'issue de son procès qu'il a affirmé envisager de boycotter, le jeune homme risque la prison à vie.