Moins de 8% des riverains des pistes de motoneige sont très incommodés par le bruit, selon une nouvelle étude de l'Institut national de santé publique du Québec. Mais bien qu'il soit interdit de circuler de nuit depuis 2004, près de 3% d'entre eux ont encore le sommeil troublé par les motoneiges.

Cette étude, qui a mis à contribution 216 riverains de l'Outaouais, des Laurentides et de Lanaudière, conclut que le bruit n'est pas le seul facteur expliquant pourquoi certains riverains sont incommodés et d'autres non. La perception qu'ont les riverains du comportement des motoneigistes et l'impression que la proximité d'une piste diminue la valeur des propriétés jouent aussi. Les riverains habitaient à moins de 160 m d'une piste.

Circulation réduite

«C'est une étude très intéressante, mais on parle d'une circulation plutôt réduite par rapport à ce que nous avons connu», commente le président de la Coalition pour la protection de l'environnement du parc linéaire du Petit Train du Nord, Normand Lacroix. «Ils avaient 42 passages par jour; nous, plus d'une centaine. Et je ne veux pas critiquer l'étude, mais si quelqu'un passe à 140 km/h à 2h du matin, ça fait toute la différence.»

L'Association des motoneigistes est satisfaite des suggestions de l'étude, qui estime qu'il n'existe pas de solution unique qui puisse s'appliquer partout. «Les limites de vitesse, la distance avec les résidences, les murs antibruit, nous sommes d'accord, dit Patrick Boucher, président de l'Association. Mais faire des murs de foin et de neige, nous ne sommes pas sûrs. Ce n'est pas très bon pour la sécurité des passants et le foin peut attirer les chevreuils.» Environ le quart des participants à l'étude faisaient au moins occasionnellement de la motoneige.

La proportion de riverains incommodés par le bruit (8% fortement et plus de 15% faiblement ou modérément) ne surprend pas M. Boucher. «Avec toute la publicité qui a entouré le paiement de dommages-intérêts, les gens se disent qu'ils ont le droit de se sentir incommodés.»