Certains travailleurs de l'Agence du revenu du Canada (ARC) passent trop de temps sur Internet et à envoyer des courriels de nature choquante, et pas assez à assurer la collecte des impôts.

Des rapports internes montrent que 85 employés par année, en moyenne, font l'objet de mesures disciplinaires pour avoir perdu leur temps à surfer sur le Web, planifiant des concours de pronostics sportifs, envoyant des lettres faisant partie d'une chaîne, faisant la promotion de «substances illégales», partageant des caricatures choquantes et gérant des opérations pyramidales.

Selon un rapport d'enquête datant de juillet 2009, une personne à l'emploi de l'ARC a déjà passé une moyenne de trois heures et 32 minutes par jour sur Internet, soit la moitié de la durée de son quart de travail. Cet employé a également installé quatre logiciels non autorisés sur son ordinateur.

Les responsables de l'agence ont fait preuve d'indulgence et n'ont pas annoncé les mesures disciplinaires prises à l'endroit du travailleur en raison de sa «bonne performance» - même s'il s'agissait de sa deuxième infraction, est-il écrit dans le rapport. Un an plus tôt, le même employé avait été pris à surfer sur le Web en moyenne deux heures et 25 minutes par jour.

Un autre fonctionnaire de l'ARC - qui consultait Internet pendant une moyenne de 83 minutes par jour - a également eu droit à l'indulgence de ses patrons pour avoir exprimé des remords.

En août dernier, des enquêteurs ont constaté qu'un employé a passé plus de 84 heures sur Internet à des fins personnelles pendant une période de 58 journées de travail, soit près de 90 minutes par jour.

Les rapports font également état de centaines de courriels «inacceptables» dans les comptes de travailleurs, bien que le contenu exact des messages en question ne soit pas précisé. Néanmoins, plusieurs de ces courriels étaient reliés à des activités syndicales.

Ces rapports et d'autres documents détaillant les activités interdites de travailleurs sur Internet à l'ARC ont été obtenus par La Presse Canadienne en vertu des dispositions de la Loi sur l'accès à l'information.

Les détails des mesures disciplinaires prises ont été censurées dans ces documents. Les noms des employés en cause et leur lieu de travail ne sont pas précisés.