Frustrés de la lenteur des négociations en vue du renouvellement de leur convention collective, expirée depuis près de trois ans, les cols bleus de Montréal entreprendront bientôt de nouveaux moyens de pression.

À compter du 16 juin, les employés manuels de la Ville effectueront une grève tournante dans les différents arrondissements de la métropole. Cette mesure aura toutefois peu d'impact sur la population puisque le débrayage aura lieu dans un arrondissement à la fois et ne touchera que les heures supplémentaires.

 

Les amateurs de faune et de flore seront toutefois déçus d'apprendre que le Biodôme et l'Insectarium seront fermés au public pour une durée indéterminée.

«Il y a eu des progrès dans plusieurs des dossiers à la table de négociation», a toutefois reconnu Marc Ranger, négociateur en chef des cols bleus. «Mais les négociations avancent à pas de tortue, et après trois ans, il est temps de régler.»

Selon ses dires, les offres patronales sont encore insuffisantes en ce qui a trait aux congés, à la sous-traitance et aux assurances. «Mais les négociations ne sont pas rompues et l'on cherche toujours un règlement.»

La Ville déçue

De son côté, la Ville de Montréal s'est dite «déçue» et «surprise» de la décision du syndicat d'entreprendre une grève.

«Il s'agit de leur cinquième grève depuis un an. Nous avons négocié de bonne foi et les progrès accomplis jusqu'à maintenant nous permettaient d'espérer un règlement, ou, à tout le moins, la poursuite des négociations intensives», a affirmé Gonzalo Nunes, chargé de communication à la Ville de Montréal. «La Ville a fait des efforts importants sur des points majeurs pour rejoindre les demandes syndicales, mais leurs demandent excédaient de beaucoup les capacités financières de la Ville.»

Selon M. Nunes, la Ville a proposé de transformer un «bon nombre» d'emplois temporaires en emplois permanents. Des tâches actuellement confiées au secteur privé, comme le gardiennage, l'émondage et d'autres dans le secteur de la distribution de l'eau potable seraient transférées aux cols bleus, a dit M. Nunes. Selon M. Ranger, le Syndicat des cols bleus pourrait entreprendre d'autres moyens de pression au cours de l'été, mais le recours à la grève générale illimitée est toujours exclu.