Les incendies de forêt s'aggravent, et la météo n'aide en rien. Pendant que les secouristes ont perdu la maîtrise de certains incendies hier, le vent a soufflé la fumée jusqu'à la ville de Québec, et Montréal pourrait connaître le même sort aujourd'hui.

«En raison du vent et du manque de visibilité, nos 140 pompiers ont dû quitter (hier) la réserve de Wemotaci», explique Robert Lemay, agent d'information à la Société de protection des forêts contre le feu (SOPFEU). Il explique que l'intensité des incendies faisait aussi en sorte que l'eau des avions-citernes s'évaporait dans les airs.

 

Un incendie non maîtrisé rage toujours dans cette réserve d'Atikamekw de la Haute-Mauricie. Au total, 52 incendies restent actifs au Québec, étendus sur une superficie de 82 000 hectares. Cela représente 1,5 fois l'île de Montréal. Parmi ces incendies, huit ne sont pas encore maîtrisés. Sept d'entre eux se trouvent en Haute-Mauricie.

En plus des quelque 1300 Atikamekw de Wemotaci, les incendies ont forcé l'évacuation d'environ 1400 autres personnes à Manawan, à Obedjiwan et à Wemotaci.

Selon un vol de reconnaissance fait hier en fin d'après-midi, le village de Wemotaci n'était pas touché par les flammes. «Heureusement, pour l'instant, aucune résidence principale n'a été ravagée par le feu», indique David Pelletier, conseiller au ministère de la Sécurité publique.

En plus des 1000 employés et aides de la SOPFEU, le Québec compte actuellement sur le renfort de 200 Américains et Canadiens. Le Manitoba a aussi prêté deux avions-citernes, qui s'ajoutent aux 14 du Québec et aux 60hélicoptères.

Québec sous le panache

Mais tout ce personnel ne peut rien à la météo. Hier, les vents ont poussé l'odeur et les particules de feu vers l'est. Une épaisse fumée rougissait et obscurcissait le ciel de la ville de Québec. Vers 16h, la visibilité à l'aéroport de Québec était réduite à seulement un kilomètre. Elle est habituellement de 25 à 40 kilomètres. L'indice de qualité de l'air a atteint sa pire cote. En plus des particules, il y avait du smog. «Même de mon patio (à Québec), je voyais les particules tomber, raconte David Pelletier. L'odeur est déplaisante, mais elle n'est pas dangereuse. Ce sont plutôt les particules qui peuvent causer des problèmes. On conseille aux aînés, aux jeunes enfants et aux personnes souffrant de problèmes respiratoires d'être prudents et d'éviter de faire une activité physique trop intense. Quant aux autres personnes, elles ne devraient pas trop en souffrir.»

Après Québec, ce pourrait être au tour de Montréal. Selon les prévisions météo consultées au moment d'écrire ces lignes, le nuage de fumée pourrait se rendre à Montréal ce matin ou plus tard dans la journée. Au début de la soirée, on prévoit que le vent poussera ensuite la fumée vers le nord.

Interdiction maintenue

Samedi, le gouvernement a interdit tout accès à la forêt située dans un large territoire qui regroupe une partie du Lac-Saint-Jean et de la Haute-Mauricie (quadrilatère formé par le réservoir Gouin, La Tuque, le lac Kempt et Parent).

En outre, la SOPFEU maintient son alerte rouge. Il est donc encore interdit de faire des feux à ciel ouvert au nord du fleuve Saint-Laurent, et à l'ouest de Baie-Comeau.

Il n'y a pas de précipitations importantes attendues pour faciliter le travail de la SOPFEU. «On pourrait recevoir des précipitations d'ici demain soir (ce soir), mais la quantité reste minime, indique Robert Lemay. On aurait besoin d'au moins 10 millimètres, et le plus tôt possible.»

- Avec Le Nouvelliste et Le Soleil