Une semaine après les propos controversés qu'il a tenus la semaine dernière au sujet de l'avortement lorsque la grossesse résulte d'un viol, le cardinal Marc Ouellet cherche à corriger le tir. Par la voix de son attaché de presse, Mgr Ouellet a donné hier son appui à une lettre envoyée par l'évêque de Saint-Jérôme aux prêtres de son diocèse où l'accent est mis sur l'offre de solutions de rechange à l'avortement.

Il ne suffit pas de rappeler les principes»qui nous guident dans une position en faveur de la vie», écrit l'évêque de Saint-Jérôme, Pierre Morissette. «Il faut offrir des alternatives à celles qui ne voient plus comme option que l'avortement.»

 

Cette lettre fait suite à un communiqué publié lundi par l'Assemblée des évêques catholiques, qui affirme: «Aucun vrai choix n'est possible s'il n'y a pas vraiment deux options possibles et si l'avortement est la seule voie envisagée ou envisageable.»

«Le cardinal sait très bien qu'exprimer le magistère n'est pas le but de l'exercice ni la priorité», explique Jasmin Lemieux-Lefebvre, directeur des communications du diocèse de Québec. «Il sait que, quel que soit le cadre législatif, il y aura toujours des femmes qui recourront à l'avortement. L'important, c'est de trouver comment aider les femmes enceintes qui sont en détresse.»

Pourquoi alors avoir parlé de «crime moral» quand on lui a exposé le cas d'une femme victime de viol qui recourrait à l'avortement? «La veille, le cardinal était allé à TVA pour une émission où deux femmes ont décrit leur cas, explique M. Lemieux-Lefebvre. L'une d'entre elles avait été victime de viol et avait eu un avortement, l'autre était enceinte d'un enfant handicapé et y songeait. Le cardinal a dit à toutes les deux qu'il ne les condamnait pas. Après cette entrevue à TVA qui s'était si bien passée, il a pensé que, même avec une question si délicate, il pouvait s'exprimer librement. La notion de crime moral, c'est le magistère. On lui a demandé si un avortement était justifié en cas de viol, il a répondu. Mgr Ouellet préfère garder le silence pour le moment, mais il reviendra sur cette entrevue et il utilisera sûrement un choix de mots différent.»