Les avocats d'une famille française, dont la demande de résidence au Canada a été refusée parce que leur fille est handicapée, demanderont au ministre fédéral de l'Immigration d'intervenir afin de renverser la décision.

La Cour fédérale a rejeté, mardi, une requête de révision judiciaire d'une demande de la part de David et Sophie Barlagne, des citoyens français qui espéraient établir résidence de façon permanente au Canada.

«Nous sommes très déçus», a admis Me Stéphane Minson, l'un des avocats qui représentent la famille Barlagne, ajoutant qu'il considérait porter la cause en cour d'appel.

David et Sophie Barlagne sont arrivés au Canada il y a cinq ans avec leur deux enfants, dont l'une est handicapée. Rachel, maintenant âgée de sept ans, souffre de paralysie cérébrale.

Me Minson a dit qu'il rencontrerait les Barlagne afin de discuter de la prochaine étape. Il prévoit d'ailleurs demander l'aide du ministre de l'Immigration, Jason Kenney.

«Nous lui demanderons d'intervenir, puisqu'il détient un pouvoir discrétionnaire qui lui permet d'agir dans de tels cas.»

La Cour fédérale a donné raison aux responsables du ministère de l'Immigration, selon lesquels les soins spéciaux dont Rachel a besoin représenteraient des demandes exhubérantes à l'État.

David Barlagne, qui venait s'installer au pays pour démarrer une entreprise informatique, avait proposé d'aider à défrayer les coûts.

Sa famille et lui ont été encouragés à déménager par l'Ambassade canadienne à Paris.

On lui a remis un visa de travail temporaire et on l'a convaincu que ce pays était un bon endroit pour fonder une entreprise.

La juge Johanne Gauthier de la Cour fédérale a décidé que les agents d'immigration avaient agi de façon juste dans le cas Barlagne.

Elle a noté que les Barlagne avaient soumis un plan détaillé indiquant que leur fille irait dans une institution publique et que la famille paierait pour les soins de rééducation, dont l'orthophonie, la physiothérapie et l'ergothérapie.

«Au Québec, contrairement à ce qui se passe dans d'autres provinces comme l'Ontario, les services d'éducation spécialisée sont offerts sans frais, peu importe les conditions financières des parents ou leur désir de payer, jusqu'à ce que l'enfant n'atteigne l'âge de 21 ans», a écrit la juge Gauthier.

Elle a cependant admis qu'il s'agissait d'un dossier difficile.

«Des cas comme celui-ci sont toujours difficiles à traiter, particulièrement lorsqu'ils impliquent une jeune fille qui est intelligente et attachante, si ce n'est pas exceptionnelle, selon ceux qui la connaissent.»

Me Minson a mentionné que ses clients aimaient toujours le Canada, mais qu'ils avaient de la difficulté à accepter la décision, et qu'il étaient «très, très, très déçus.»

«C'est toujours difficile à accepter, que votre enfant soit un fardeau, l'enfant que vous aimez, celui que vous trouvez merveilleux. Et il y a un gouvernement qui vous dit que votre enfant est un fardeau pour la société», a-t-il dit.