Chaque pays participant à une exposition universelle est tenu de bâtir un programme mettant en valeur des éléments de sa culture. À titre de producteur de ce programme à Shanghai, le Cirque du Soleil s'est associé au Conseil des arts du Canada pour lancer un appel aux artistes de tout le pays, puis faire une sélection parmi les milliers de candidatures. Le Cirque a complété la programmation en lançant des invitations pour un total de 165 artistes participants.

«Nous avions le mandat de produire un programme dans lequel toutes les provinces, les disciplines et les styles seraient représentés, précise Pascale Hébert, directrice du programme culturel. Évidemment, un artiste comme Alain Lefèvre ne posera pas sa candidature sur un site web pour jouer à Shanghai. Ce sont plutôt les artistes émergents qui se sont inscrits. Les plus connus, nous sommes allés les chercher nous-mêmes.»

 

Les artistes du volet des arts de la scène donneront des spectacles sur la scène extérieure du square des Amériques, tout près du pavillon du Canada, et seront ensuite réunis dans l'un des cinq grands spectacles collectifs prévus d'ici octobre et qui auront lieu dans un théâtre pouvant accueillir 3000 spectateurs. Alain Lefèvre sera du premier de ces grands spectacles, samedi prochain. Il y jouera le Concerto n°4 d'André Mathieu avec l'Orchestre symphonique de Shanghai, que dirigera le chef québécois Jean-Philippe Tremblay. Le lendemain, il sera de la première mondiale du film consacré à Mathieu, L'enfant prodige, en compagnie du réalisateur Luc Dionne, du comédien Patrick Drolet et des producteurs Denise Robert et Daniel Louis. Le 8 mai, Marie-Jo Thério et la troupe de danse moderne autochtone Red Sky Performance seront du spectacle collectif avec Lefèvre.

Le spectacle du 1er juillet réunira le groupe trad Grand Dérangement, la chanteuse albertaine Kreesha Turner, la troupe Dancers of Damelahamid et le groupe rock Jets Overhead de Victoria. Le 11 août, Ariane Moffatt sera de la partie en compagnie de l'artiste country albertain Shane Yellowbird, du groupe de Terre-Neuve Hey Rosetta! et du violoniste ontarien Dr. Draw. Le 8 septembre, ce sera au tour de Gregory Charles, du saxophoniste de la Saskatchewan Mark DeJong, du groupe Paper Lions de l'Île-du-Prince-Édouard et de l'Ontarien Jamie Adkins (Circus Incognitus).

Le 5 octobre, on y verra le duo Bob&Bill, créateurs de la musique du spectacle Totem du Cirque du Soleil, la troupe Move: The Company, la chanteuse de gorge du Nunavut Tania Sajak et le groupe ontarien ska-reggae Bedouin Soundclash.

Littérature et arts visuels

Les volets littérature et arts médiatiques posent le problème de la langue, indique Pascale Hébert. L'immense majorité des visiteurs, plus de 90%, seront des Chinois. Pour la littérature, on contourne la difficulté en organisant deux performances de slam en collaboration avec le festival Metropolis Bleu, les 13 et 14 septembre, et qui seront traduites simultanément de l'anglais au mandarin et du mandarin à l'anglais.

Pour les arts médiatiques, on a rassemblé plus de 45 courts métrages, des films primés ou de cinéastes émergents, qui seront projetés sur des écrans dans la salle d'attente du pavillon. «On a choisi des courts métrages sans dialogues ni sous-titres que les Chinois peuvent comprendre, en collaboration avec l'ONF, le Canadian Film Center, Prends ça court, Wakiponi, l'INIS et le National Institute de l'Ouest, dit Pascale Hébert. Six heures de films présentés en continuité, aussi bien de Frédéric Back et Norman McLaren que des cinéastes flyés de Prends ça court. Comme les visiteurs vont venir en famille, on a exclu les films avec de la violence et du sexe.»

Enfin, le volet des arts visuels sera divisé en deux. D'une part, une vingtaine d'artistes exposeront leurs oeuvres originales (peintures, sculptures) à l'intérieur même du pavillon. Quant à la photo, on a prévu un diaporama comprenant une quarantaine d'oeuvres de photographes en forme de parcours artistique dans tout le Canada, et qui sera projeté en boucle à l'étage supérieur du pavillon.