Le parlement canadien a officiellement présenté ses excuses aux Canadiens d'origine italienne assimilés à des «étrangers ennemis» pendant la deuxième guerre mondiale.

Par 147 voix contre 134, les parlementaires ont voté la motion de base qui reconnaît «l'injustice faite aux personnes d'origine italienne» qualifiées d'«étrangers ennemis» durant la deuxième guerre mondiale.

La motion demande également la restitution et la promotion de l'histoire italo-canadienne pour que «ce type d'incident ne soit pas oublié».

Selon la minorité conservatrice du Canada, cette motion n'était plus nécessaire après que l'ancien Premier ministre Brian Mulroney a reconnu, en 1990, qu'il s'agissait d'un «triste chapitre de l'histoire canadienne» et présenté ses excuses.

Cinq millions de dollars ont déjà été dédiés en 2008 à la restauration et la promotion de l'histoire italo-canadienne, selon le ministre de l'Immigration Jason Kenney, qui s'exprimait en novembre dernier devant un comité de la Chambre des Communes.

Le député libéral Massimo Pacetti, auteur de la motion, a estimé, lors d'une conférence de presse la semaine dernière, que les excuses de Mulroney étaient insuffisantes car non officielles et «oubliées dans le flot des informations».

Le 10 juin 1940, le Premier ministre canadien en exercice William Lyon Mackenzie King déclarait la guerre au gouvernement fasciste de Benito Mussolini. Quelques jours plus tard, son ministre de la Justice signait un arrêté qui déclarait «étrangers ennemis» des milliers de Canadiens d'origine italienne. Plus de 500 d'entre eux ont été internés dans des camps.

Selon le recensement de 2006, plus d'1,4 million de citoyens canadiens ont une ascendance italienne.