Les négociations dans le secteur public sont sorties de l'impasse. Le Front commun des syndicats souhaite même régler à court terme.

Les deux parties ont en effet convenu d'être plus souples aux tables de négociations. Selon le vice-président de la Fédération des travailleurs du Québec, Daniel Boyer, il ne s'agit pas d'une «avancée» en soi, mais d'un «déblocage», à tel point que de part et d'autre, on est «optimiste» sur une issue rapide.

«Je pense que la réunion d'hier (jeudi, avec les représentants syndicaux) a été très prometteuse, a commenté la présidente du Conseil du Trésor, Monique Gagnon-Tremblay, dans un entretien téléphonique en fin de journée vendredi. Ce n'était pas une réunion pour négocier, c'était une réunion pour bien se comprendre.»

Le blitz qui avait été lancé à la fin de mars s'était embourbé et il fallait relancer les pourparlers, notamment dans le domaine de la santé. Le point d'achoppement principal était l'aménagement du temps de travail.

La position patronale était inflexible, au dire des syndicats: tout réaménagement des horaires était considéré comme un droit de gérance exclusif, tandis que la notion de journée normale et de semaine normale de travail était remise en cause.

«On est passé par-dessus (les négociateurs patronaux), a convenu M. Boyer, au cours d'une entrevue téléphonique. Chacune des organisations syndicales faisait le même constat (...): on n'était capable d'avancer dans ce canevas-là de discussions, tandis que nos vis-à-vis en faisaient une condition sine qua non. Il y avait un blocage, donc on a fait appel à plus haut.»

Mme Gagnon-Tremblay a indiqué qu'on est passé du concept de réduction du temps de travail à l'aménagement du temps de travail.

«Ce qu'on a demandé (aux négociateurs patronaux), c'est d'être à l'écoute, parce qu'on nous a fait part que l'écoute n'était pas au rendez-vous (...). Prendre le temps d'écouter. Pour nous, il y a des objectifs communs de part et d'autre.»

Les syndicats sont par ailleurs prêts à ce que les instances locales puissent aménager leur temps de travail à leur façon, mais en fonction d'un encadrement prévu en convention collective.

«Hier (jeudi), les deux parties ont manifesté un grand intérêt à poursuivre les discussions avec ouverture, dans le but de trouver un règlement très rapidement. On est encore confiants, M. (le ministre de la Santé, Yves) Bolduc, Mme Gagnon-Tremblay et nous, de trouver un règlement dans les jours qui viennent, si on est capables d'assouplir nos approches.»

La présidente du Conseil du Trésor est plus prudente. Elle ne donne pas d'échéancier: il faut prendre le temps qu'il faut.

Dans la même veine, le Syndicat de la fonction publique du Québec, lui aussi membre du Front commun, a annoncé vendredi qu'une proposition de règlement avec le Conseil du Trésor était intervenue sur certaines clauses normatives litigieuses.

L'interlocutrice principale du gouvernement, Mme Gagnon-Tremblay, n'a pas donné suite à nos appels téléphoniques.

Le gouvernement propose des offres comportant une hausse de la rémunération globale de 7% sur cinq ans, ce qui correspond à 2,3 milliards de dollars. L'offre pourrait être bonifiée de 0,75% pour chacune des deux dernières années dépendant de la vigueur de l'économie.

Quant aux syndicats, ils exigent une augmentation de salaire de 11,25% sur trois ans.