L'utilisation d'armes à feu lors de vols qualifiés a diminué au cours des 10 dernières années au Canada.

Selon de nouvelles données de Statistique Canada, 14 pour cent des vols qualifiés perpétrés en 2008 impliquaient une arme à feu, comparativement à 20 pour cent dix ans plus tôt.

En général, le nombre de vols qualifiés a fléchi de 10 pour cent au pays de 1999 à 2008, la majorité du déclin s'étant produit entre 1999 et 2002. Cette diminution était attribuable à des baisses considérables dans trois provinces canadiennes - le Québec, la Colombie-Britannique et le Manitoba.

C'est au Québec que la baisse a été la plus marquée, avec un recul de 30 pour cent des vols qualifiés. La Colombie-Britannique a enregistré une régression de 22 pour cent, et le Manitoba a accusé une baisse de 20 pour cent.

Statistique Canada avance par ailleurs que les méfaits contre des résidences et dans des endroits publics ont augmenté. Les cibles ont ainsi migré des banques et des établissements commerciaux vers les aires de stationnement, les résidences privées ou les installations de transport en commun.

Les services de police canadiens ont reçu 32 000 déclarations de vols qualifiés en 2008. Cela représentait 7 pour cent de tous les crimes violents qui se sont produits au cours de cette année.

Voilà des années que les rapports de Statistique Canada montrent que la criminalité est en baisse au pays. Cela n'a toutefois pas empêché le gouvernement conservateur à Ottawa de vouloir adopter des sanctions plus sévères à l'encontre des criminels, une stratégie que, selon les sondages, la plupart des Canadiens semblent appuyer.

«Je ne pense pas que (la stratégie conservatrice) soit liée aux statistiques sur la criminalité», soutient Vincent Sacco, professeur de sociologie à l'Université Queen's de Kingston, en Ontario. Il rappelle que le discours sur l'urgence d'agir est généralement associé à une flambée de la criminalité et non à un déclin. «Selon moi, cela a plus à voir avec le côté vendeur du sujet qu'avec la situation réelle.»

Les conservateurs ont également décidé d'éliminer le registre national des armes à feu en dépit de certaines données qui indiquent que le nombre de crimes impliquant de telles armes a chuté depuis la mise en place du système par les libéraux de Jean Chrétien en 1995.

Selon Statistique Canada, le nombre de vols qualifiés avec armes à feu a baissé de façon constante entre 1977 et 2002, avant de se stabiliser durant les dernières années.

Vincent Sacco croit que le déclin des crimes impliquant des armes à feu est attribuable à plusieurs facteurs, dont l'application plus rigoureuse de la loi, les initiatives des services de police locaux, l'impression que les peines sont plus lourdes et le fait que des personnes plus jeunes commettent des crimes.