À deux semaines de la présentation du budget québécois, une coalition d'organismes a demandé dimanche au gouvernement de ne pas compromettre l'accessibilité des services publics au nom d'un échéancier trop serré pour revenir à l'équilibre budgétaire.

La coalition comprend notamment la Centrale des syndicats nationaux (CSN) et le Front d'action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU).

Ces organismes ont notamment indiqué craindre que l'objectif du déficit zéro d'ici 2013-2014 soit considéré comme un dogme qui pourrait menacer les services publics et programmes sociaux en ouvrant la porte à leur privatisation.

Du même souffle, ces organisations ont ajouté que le gouvernement mettrait en danger une reprise économique encore fragile s'il gardait le cap de l'équilibre budgétaire à court terme. Elles ont souligné que le taux de chômage demeure élevé.

La présidente de la CSN, Claudette Carbonneau, s'est dite inquiète d'entendre le discours de groupes, tels que les «lucides», qui préconisent des coupes dans les services publics.

Elle a invité le gouvernement à ne pas faire revivre de vieux discours sur la «réingénierie » de l'Etat. Elle fait valoir que le Québec s'est mieux sorti de la crise parce qu'il avait un filet social qui lui a permis de faire face aux difficultés liées à la récession.

Mme Carbonneau a insisté pour dire que ces programmes sociaux sont des leviers de développement, notamment économiques. Elle a plaidé pour que le Québec ne s'aligne pas sur le modèle ontarien ou nord-américain. Elle a rappelé que le Québec a fait dans ce domaine des choix de société distincte qui lui ont permis de prospérer.