Trois dirigeants d'un organisme de défense des droits de la personne financé par le gouvernement fédéral - et qui est actuellement ébranlé par des allégations d'ingérence de la part du Parti conservateur - ont été suspendus, dont une de ses plus anciennes employées.

Une source bien informée a révélé à La Presse Canadienne que Marie-France Cloutier, Razmik Panossian et Charles Vallerand ont été suspendus avec salaire par l'organisme Droits et Démocratie en fin de journée vendredi. Ils ont du coup appris qu'ils font l'objet d'une enquête interne.

Ces trois employés avaient déclaré récemment, comme d'autres collègues, ne pas faire confiance au président du conseil d'administration nommé par les conservateurs ni à deux autres membres du conseil.

L'organisme indépendant est plongé dans la tourmente depuis un an, mais le tout a culminé plus tôt ce mois-ci avec le décès du président Rémy Beauregard après une réunion particulièrement tendue du conseil d'administration. M. Beauregard divergeait d'opinion avec trois autres membres du conseil au sujet des politiques de l'agence, notamment en ce qui a trait au Proche-Orient, et d'une évaluation de performance transmise au gouvernement à son insu.

Un de ces membres, Jacques Gauthier, a été nommé président par intérim la semaine dernière. Les employés ont ensuite reçu ordre de ne plus s'adresser aux médias.

Mme Cloutier et MM. Panossian et Vallerand ont malgré tout publié vendredi une lettre ouverte dans laquelle ils défendent la position de M. Beauregard.