Une plus grande préoccupation en matière de sécurité en cette ère post 11 Septembre a poussé Ottawa à revoir des programmes conçus pour faciliter le passage de la frontière canadienne dans des régions éloignées.

Selon un rapport interne de l'Agence des services frontaliers du Canada, le gouvernement fédéral a déjà décidé d'éliminer l'un de ces programmes et procédera vraisemblablement à une coûteuse révision des trois autres.

Créés bien avant les attentats de 2001, les programmes permettent aux voyageurs et aux marchands de certaines zones éloignées d'entrer plus aisément au Canada.

Mais l'Agence estime que, étant donné le contexte actuel, ces programmes soulèvent certaines questions sur le plan de la sécurité.

Complétée en juillet et récemment publiée, l'évaluation s'est penchée sur quatre programmes, soit CANPASS - Passage à la frontière dans les régions éloignées, CANPASS - Bateaux Privés Plus, CANPASS - Bureaux éloignés et CANPASS Q19.

CANPASS - Passage à la frontière dans les régions éloignées, qui est le plus important des quatre, autorise 14 000 personnes préapprouvées à passer la frontière au sud de l'Ontario dans des endroits isolés, principalement pour s'adonner à des loisirs, se rendre à une maison de campagne ou gagner du temps.

CANPASS - Bateaux Privés Plus donne accès au Canada via certains cours d'eau du Québec.

Les participants de ces deux programmes n'ont pas besoin de signaler leurs passages, sauf s'ils ont des biens à déclarer. Une exemption qui mine l'intégrité de la frontière, souligne le rapport de l'Agence.

CANPASS - Bureaux éloignés, qui compte 615 membres préapprouvés, est en vigueur à deux points de passage entre le Nouveau-Brunswick et le Maine. Il permet aux gens de traverser la frontière après la fermeture des postes pour la nuit.

Pour passer, les membres doivent glisser une carte sous l'oeil d'une caméra, mais l'évaluation a découvert que les conducteurs et les véhicules étaient parfois difficiles à identifier, particulièrement en hiver, et que l'équipement destiné à lire les cartes était souvent défectueux.

CANPASS Q19 donne la possibilité aux importateurs, généralement dans l'industrie du bois d'oeuvre, de traverser à des ports d'entrée le long de la frontière entre le Maine et le Québec après les heures d'ouverture s'ils laissent le manifeste de cargaison dans les coffrets de sécurité prévus à cet effet.

Quelque 22 000 cargaisons de bois entrent au Canada par les cinq postes frontaliers du programme CANPASS Q19 chaque année sans être contrôlées, ce qui représente un risque sérieux en matière de sécurité selon l'étude.

L'Agence des services frontaliers du Canada a accepté les recommandations du rapport, qui suggère d'éliminer le programme CANPASS - Bateaux Privés Plus et d'intégrer les trois autres à des programmes existants.

De plus, l'Agence prévoit élaborer une stratégie pour les «voyageurs dignes de confiance» d'ici mars qui inclura une révision de tous les programmes actuels.