Le ministère de l'Immigration est bien conscient de la situation à l'ambassade canadienne de Nairobi.

«Nous nous efforçons de trouver des solutions pour écourter les délais et réduire l'arriéré des demandes», a indiqué une porte-parole du Ministère, Kelli Fraser, dans un échange de courriels avec La Presse.

Plusieurs raisons expliquent ces délais, selon le Ministère. Cela tient à la difficulté d'organiser les rencontres avec les demandeurs, due à l'étendue du territoire desservi par ce bureau. «Cette année, 40% des personnes convoquées en entrevue ne se sont pas présentées», précise Kelli Fraser.

 

Autre problème: le bureau de Nairobi croule sous les demandes, qui ont augmenté de 50% de 2005 à 2008. Mais cela est dû en partie au transfert des dossiers du bureau d'Abidjan, en Côte d'Ivoire, vers Nairobi.

Au début du mois de novembre, des fonctionnaires du Ministère ont rencontré les représentants du Conseil canadien pour les réfugiés, qui a dénoncé les problèmes récurrents à l'ambassade de Nairobi dans un récent rapport.

Lors de cette rencontre, on a évoqué la possibilité d'ouvrir un deuxième bureau pour desservir les 18 pays dont les dossiers sont suivis au Kenya, explique la directrice du Conseil, Janet Dench.

Mais cette solution, envisageable à long terme, serait onéreuse, souligne-t-elle. «Or, les réfugiés africains n'ont pas un grand poids politique.»