Loto-Québec espère offrir du poker en ligne à sa clientèle à compter de l'été prochain. Le président et chef de la direction de la société d'État, Alain Cousineau, en a fait l'annonce, mardi, à l'issue d'une allocution devant les membres de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain.

Lors de l'allocution, M. Cousineau a souligné que le phénomène du jeu virtuel par internet ou d'autres moyens de communication mobiles comme les téléphones portatifs est en forte progression, particulièrement auprès des jeunes adultes.

Or, cette offre de jeu n'est assortie d'aucune mesure de prévention du jeu excessif et n'est soumise à aucun contrôle entourant l'âge des joueurs, la limite de temps de jeu ou de budget et ainsi de suite.

Dans plusieurs cas, cette offre de jeu en ligne est carrément illégale. De fait, il existe présentement quelque 2000 sites illégaux de jeux de hasard et d'argent en ligne auxquels peuvent accéder les Québécois.

Loto-Québec s'estime en mesure d'offrir du jeu responsable en ligne et de proposer une solution de rechange légale susceptible de rassurer la clientèle québécoise.

La société d'État a d'ailleurs déjà demandé au gouvernement du Québec d'apporter les modifications réglementaires requises pour lui permettre de se lancer dans ce marché. Elle entend le faire en collaboration avec les cinq autres sociétés d'État canadiennes qui ont déjà une offre de jeu en ligne, soit celles des quatre provinces de l'Atlantique et de la Colombie-Britannique.

La manoeuvre offre par ailleurs une occasion d'affaires qui n'est pas négligeable: des études démontrent que le jeu en ligne représente un marché mondial de 25,3 milliards $ en 2009, soit une croissance de 300 pour cent depuis 2004.

Au Canada, le secteur connaît une croissance annuelle de 30 pour cent depuis 2003 et les analystes s'attendent à ce qu'il dépasse le milliard de dollars d'ici à 2012. Les revenus provenant du Québec sont évalués autour de 80 millions $ en 2009.

Pendant ce temps, les revenus et bénéfices générés par les produits traditionnels de Loto-Québec, soit les casinos, les appareils de loterie vidéo et les loteries, ont plafonné depuis quelques années.