La Cour fédérale a décidé lundi d'assouplir les strictes conditions de liberté conditionnelle imposées à un Algérien soupçonné de liens avec l'organisation extrémiste Al-Qaeda.

Lundi, la Cour fédérale a assoupli les conditions de liberté de M. Harkat à la suite des recommandations des avocats des deux parties. Quelques détails concernant la remise en liberté du présumé terroriste doivent encore toutefois être réglés.

Une nouvelle évaluation des risques fédérale a conclu que la notoriété de M. Harkat rendait le présumé collaborateur d'Al-Qaeda moins dangereux.

Dans la salle du tribunal, alors que le juge Simon Noël faisait part de la nouvelle, des sympathisants applaudissaient, alors que M. Harkat et sa femme, Sophie, pleuraient.

«Je me sens bien, a déclaré M. Harkat à sa sortie de l'audience. Il s'agit d'un pas pour blanchir mon nom.»

Le présumé terroriste, arrêté il y a presque sept ans, a expliqué que la vie en quasi résidence surveillée durant des années l'avait mené à se sentir comme s'il ne vivait pas sur Terre. «C'était très difficile pour nous», a-t-il ajouté.

La liste des conditions de liberté pour cet ancien livreur de pizza et pompiste est passée de 10 pages à trois. Cependant, les avocats de M. Harkat continuent à réclamer d'autres assouplissements.

Le juge Noël a indiqué qu'il n'y aura plus de caméras de surveillance dans la résidence de M. Harkat, située à Ottawa, que l'homme n'aura plus à demander la permission pour recevoir des visiteurs chez lui, et que les autorités n'intercepteront plus son courrier et ne filtreront plus ses appels téléphoniques.

Cependant, M. Harkat devra continuer à porter un bracelet de surveillance électronique à la cheville et rendre des comptes à la police une fois par semaine. Il ne pourra pas fréquenter de terroristes ou de criminels et ne devra utiliser que le téléphone conventionnel de sa résidence. M. Harkat ne pourra voyager sans surveillance que dans la région d'Ottawa, et son passeport sera gardé par des agents fédéraux.

Norm Boxall, un avocat représentant M. Harkat, a indiqué lundi que la défense contestait des conditions imposées, dont celles restreignant les voyages de son client et lui interdisant l'utilisation du téléphone cellulaire.