Les résultats d'un sondage mené pour le compte du ministère de la Défense nationale démontrent que la moitié des Canadiens souhaitent que leurs soldats reviennent à leur rôle de maintien de la paix.

Selon la maison Ipsos Reid, le nombre de personnes qui pensent de la sorte n'augmente que légèrement, mais d'un point de vue statistique, cette hausse est significative.

Cinquante pour cent des 1300 personnes approchées dans le cadre de ce sondage, réalisé en mars, ont dit souhaiter que les soldats canadiens retrouvent leur rôle de casques bleus, comparativement à 46 pour cent en 2008.

L'enquête d'opinion laisse croire que les Canadiens préfèrent voir les Forces canadiennes mener des opérations humanitaires que prendre part à des missions de combat.

Le sondage permet également de constater que la population peine à comprendre la mission du Canada en Afghanistan.

Curieusement, cependant, plusieurs des personnes appelées à dire si le Canada devrait poursuivre le combat en Afghanistan ont affirmé que le pays devrait «garder le cap», d'autres estimant au contraire que cette guerre est impossible à gagner.

«Les participants ont dit craindre qu'une crise humanitaire puisse éclater si les Forces canadiennes devaient partir, particulièrement en cas de retrait rapide du pays», est-il par ailleurs écrit dans le rapport du sondage.

Néanmoins, plusieurs des personnes sondées sont demeurées floues quant à la fin des opérations de combat annoncée en 2011 par Ottawa.

«Certains participants ont laissé entendre qu'une prolongation de la mission du Canada ne devrait être envisagée que si la population de l'Afghanistan le réclame.»

Le sondage a été mené après que le premier ministre Stephen Harper eut déclaré à la télévision américaine avoir des doutes au sujet de la présente direction de la guerre.

«Nous n'allons pas gagner cette guerre uniquement en restant (...) en toute franchise, j'estime que nous n'allons jamais vaincre cette insurrection», a-t-il déclaré sur les ondes du réseau CNN, le 1er mars.

Les sondeurs croient possible que cette déclaration du premier ministre ait influencé les résultats de leur enquête d'opinion.

La marge d'erreur de ce sondage est de 2,7 pour cent, 19 fois sur 20.