A la veille du 40e anniversaire de l'entrée en vigueur de la Loi sur les langues officielles, le commissaire Graham Fraser, affirme que sans cette mesure législative, le Canada ne serait pas le pays que l'on connaît aujourd'hui.

Selon M. Fraser, la loi «a été très importante pour les francophones, mais aussi pour tous les Canadiens». Il croit en outre que des progrès énormes ont été faits depuis 40 ans, mais qu'il a encore place à l'amélioration.

Il indique cependant qu'il subsiste encore de l'incompréhension sur les buts de la loi. Selon lui, l'objectif n'est pas de rendre tous les Canadiens bilingues, mais de faire en sorte que l'Etat le soit, justement pour que les citoyens obtiennent des services dans la langue de leur choix, sans avoir à devenir bilingues.

Graham Fraser souligne qu'au départ, cette loi avait été reçue plutôt négativement par les Canadiens anglophones: 56 pour cent s'y opposaient selon les sondages de l'époque, et la proportion augmentait à 70 pour cent dans l'Ouest du pays. Il affirme que la situation a changé. «Maintenant on a un niveau d'appui généralisé à travers le pays qui reconnaît l'importance de la dualité linguistique au Canada. Et ça, c'est un progrès énorme.»

Pour illustrer ce qui a été accompli grâce à la loi, M. Fraser rappelle qu'il y a quarante ans, il était difficile pour les francophones d'obtenir des services auprès du gouvernement fédéral en français. Aujourd'hui, 75 pour cent des services sont disponibles dans les deux langues officielles.

A ceux qui s'offusquent du coût de cette politique, il réplique que personne n'a cherché à comptabiliser ce représenterait l'inexistence du bilinguisme.

«Pour moi, il est difficile d'imaginer comment les francophones du Canada auraient senti un attachement au pays, s'il n'y avait pas eu cet engagement fondamental, qui est représenté dans cette loi qui est maintenant quasi-constitutionnelle, qui représente la dualité linguistique.»

Le Commissaire souligne que cette année, la Cour suprême du Canada a décrété que le gouvernement fédéral a l'obligation, lorsqu'il offre un service, de ne pas simplement le traduire, mais bien de tailler sur mesure le service pour la communauté visée. Selon Graham Fraser, cela démontre que le pays passe des «obligations» aux «valeurs» en ce qui concerne l'importance des deux langues.

Une série d'événements souligneront le 40e anniversaire de la loi, entrée en vigueur le 7 septembre 1969. Du 9 au 12 septembre, à Ottawa, il y aura une série de débats et de rencontres sur la dualité linguistique. Il y aura aussi une exposition de caricatures relatant 40 ans de débats linguistiques.