La marine canadienne estime qu'elle a un problème d'image et veut profiter de l'approche de son centenaire pour lancer une campagne de relations publiques destinée à améliorer cette image et à recruter davantage de candidats.

Comptant 9200 membres, la marine s'avère la plus petite entité des Forces armées canadiennes, et ses chefs espèrent que des sujets chauds comme la souveraineté de l'Arctique et le piratage en haute mer vont susciter plus de vocations.

A partir de cette semaine, et jusqu'au 5 octobre, le NCSM Ville de Québec voyagera de Halifax à Sarnia en passant par la Voie maritime du Saint-Laurent et les Grands Lacs, s'arrêtant à de nombreux ports au Québec et en Ontario.

Ce déplacement jusqu'aux Grands Lacs est en fait un événement annuel, mais il prend une signification particulière au moment où l'on se prépare à célébrer le centenaire de la marine canadienne, en 2010.

Avec un tout nouveau commandant, le vice-amiral Dean McFadden, bien décidé à faire mieux connaître la marine, les Canadiens peuvent s'attendre à entendre beaucoup plus parler de cette grande négligée des Forces armées.

Ainsi, des journalistes ont été invités à accompagner l'équipage du Ville de Québec au cours des prochaines semaines.

«Il est vrai que les Canadiens ne connaissent pas bien leur marine et ce qu'elle fait pour eux chaque jour de l'année», a déclaré à la Presse Canadienne le vice-amiral McFadden, entré en fonction en juin.

Jusqu'ici, a-t-il reconnu, la marine canadienne n'a pas été très efficace pour se mettre en valeur, une lacune à laquelle il compte bien remédier.

C'est une situation tout de même un peu curieuse pour un pays comme le Canada, qui a quatre fois plus de littoral que n'importe quel autre pays au monde, réparti sur 243 000 kilomètres en incluant tous les archipels.

M. McFadden estime qu'il est plus difficile de vendre le métier de marin, contrairement, par exemple, à un soldat d'infanterie qu'on peut voir avec son fusil en Afghanistan.

Mais chaque jour, dit-il, ces marins patrouillent le long des côtes pour protéger les droits des pêcheurs canadiens et aider la garde nationale à faire respecter les lois environnementales.

L'incendie survenu à bord du sous-marin NCSM Chicoutimi, qui a causé la mort d'un marin et des blessures à plusieurs autres au large des côtes irlandaises en 2004, avait bien amené de la publicité à la marine canadienne, mais c'était de la publicité négative.

La marine canadienne a travaillé depuis ce temps à se refaire une image et elle compte porter un grand coup au cours des semaines et des mois à venir.