Le maire de Mont-Laurier, la petite municipalité des Laurentides qui a été frappée par une tornade mardi, espère que ses citoyens pourront eux aussi bénéficier de l'aide financière du gouvernement de Jean Charest, si cela s'avère nécessaire.

«Nous allons faire des demandes en ce sens», a annoncé Michel Adrien, jeudi, dans un point de presse.

A Regina, le premier ministre Jean Charest a dit que son gouvernement allait «être très attentif aux demandes qui nous seront formulées de la part de la municipalité de Mont-Laurier».

«Le gouvernement du Québec a beaucoup d'empathie pour les citoyens qui ont vécu une situation très difficile», a-t-il ajouté, en précisant que les compagnies d'assurance avaient elles aussi leur responsabilté à assumer.

Plus tôt, le ministre responsable de la région, David Whissel, avait laissé entendre que Québec n'excluait pas la possibilité d'une aide financière mais il s'était bien gardé de faire des promesses.

M. Whissell avait expliqué mercredi que toutes les dépenses de la Ville liées à la tornade seraient prises en charge par son gouvernement en vertu de programmes existants.

Le maire Adrien a précisé jeudi que ces programmes concernent les infrastructures municipales, et que les résidants devraient normalement compter pour leur part sur leurs assurances et leurs propres comptes de banque.

«Le gouvernement du Québec peut, dans certains cas, adopter un décret plus large, a-t-il cependant ajouté. Ça, c'est une procédure qui est exceptionnelle.»

M. Adrien a estimé que la situation de Mont-Laurier justifiait des mesures particulières, invoquant «la violence des éléments» et le fait qu'une vingtaine de maisons sont devenues inhabitables.

«Il s'agit d'une tornade de force F2, ce qui est vraiment un événement exceptionnel compte tenu qu'on en dénombre seulement deux au Québec au cours des 20 dernières années.»

En entrevue à La Presse Canadienne, en fin de journée jeudi, M. Whissell a démontré une certaine ouverture, tout en disant ne pas s'attendre à beaucoup de demandes de la part de propriétaires.

«Si jamais il y a certains cas particuliers où certaines dépenses de citoyens ne seraient pas couvertes (par leurs assurances), on va les analyser, on va les traiter au cas par cas, au mérite, a indiqué le ministre. Et on verra.»

M. Whissell a également souligné qu'il y avait des alternatives à l'aide gouvernementale.

«Il y a toujours moyen aussi de faire des levées de fonds si jamais des gens n'avaient pas d'assurances, a-t-il dit. La communauté, le gouvernement et la ville vont prendre tous les moyens pour satisfaire les gens.»

La municipalité pourrait, par exemple, remplacer elle-même les arbres déracinées de certains citoyens, a illustré le ministre Whissell.

Le maire Adrien a par ailleurs indiqué qu'Hydro-Québec avait rétabli le courant dans la presque totalité de la ville. Des équipes de la société d'Etat poursuivent les travaux de sécurisation du réseau.

Télébec, par contre, a besoin d'encore un peu de temps pour rebrancher 600 clients qui sont toujours privés de services de téléphonie. La compagnie prévoit que ses structures auront été réparées pour samedi.

La tornade a endommagé une quarantaine de maisons, mardi vers 14 h 45, incluant les 21 qui ne sont plus habitables. Les vents extrêmement violents, certains atteignant 250 km/h, ont causé des millions de dollars de dégâts.

Les résidents peuvent maintenant déposer les débris sur le bord de la voie publique. Les cols bleus se chargeront de les ramasser. Plusieurs conteneurs devaient aussi être mis à leur disposition aux endroits névralgiques.

Les autorités de Mont-Laurier ont reçu des offres d'assistance de la part des municipalités voisines, mais le maire Adrien ne croit pas qu'il lui sera nécessaire de les accepter.

Il estime que le grand nettoyage ne prendra que quelques jours.

«Au début de la semaine prochaine, on devrait être capables, peut-être, d'en venir à bout», a-t-il spécifié.

Un centre d'aide aux sinistrés a été mis en place au Palais des sports de Mont-Laurier, après la passage de la tornade. Une seule famille y a finalement eu recours puisque, de la cinquantaine de personnes qui devaient être relogées, la plupart ont été hébergées par des proches.