Un Montréalais de 28 ans est emprisonné en Chine depuis près de 50 jours, a appris La Presse. Avocat pour la firme Renaissance Capital à Pékin, Alessandro Di Giacobbe a été arrêté à la mi-juin dans des circonstances nébuleuses. Et pour l'heure, son employeur ignore tout des crimes qui lui sont reprochés.

Le 16 juin, des policiers se sont présentés au bureau pékinois de Renaissance Capital, une firme de valeurs mobilières dont les clients sont des étrangers souhaitant s'installer au Canada dans le cadre du programme Immigrants Investisseurs. L'objectif de l'opération aurait été de contrôler les visas des employés, dont plusieurs sont des étrangers.

«Pour une raison que personne s'explique, il y a eu une altercation entre Alexandre et les policiers, a indiqué à La Presse le président-directeur-général de Renaissance Capital, Sylvain Payette. Il n'y a pas eu de témoins, donc nous ne sommes pas en mesure de dire ce qui s'est passé exactement entre les policiers et Alex.»

La police de Pékin a annoncé le 6 juillet qu'elle avait arrêté M. Di Giacobbe. Le site d'information Qianlong rapporte qu'il est soupçonné d'avoir « fait obstruction à l'administration publique ». Il aurait été impliqué dans une bousculade avec les agents.

Le jeune avocat croupit en prison depuis 47 jours. Selon la loi chinoise, les autorités ont 37 jours pour porter des accusations contre lui, affirme M. Payette. Ce délai est échu depuis plus d'une semaine, et tout indique que la justice compte poursuivre le jeune homme.

«Apparemment, il y a des accusations qui ont été ou qui seront portées contre lui», a indiqué M. Payette.

Le chef d'entreprise n'a pas réussi à s'entretenir avec son jeune employé depuis son arrestation. Il est toutefois en contact avec sa mère, installée à Montréal, et il la dit « très inquiète ».

«On n'a pas de détails, on n'a pas de témoins et les policiers ne parlent pas, résume M. Payette. Là-bas, la transparence n'est pas la façon de faire.»

Le ministère des Affaires étrangères confirme avoir été mis au courant de l'affaire. Mais il refuse de confirmer l'identité du jeune avocat.

«Le Ministère est au courant de l'arrestation d'un citoyen canadien en Chine, a affirmé par courriel sa porte-parole, Laura Markle. Nous sommes en contact avec lui ainsi que sa famille afin de leur fournir l'assistance consulaire.»

Alessandro Di Giacobbe, un avocat inscrit au Barreau du Québec, a été embauché par Renaissance Capital il y a six mois. Il avait passé les six mois précédents à l'emploi d'une autre firme, toujours en Chine. Son patron s'explique mal que le jeune homme, pourtant familier avec le pays, ait pu se retrouver dans un tel pétrin avec les autorités.

«J'ai voyagé avec Alex, a-t-il affirmé. On a travaillé ensemble pendant des semaines, et je ne le connais pas sous ce jour-là.»

Sylvain Payette n'a que de bons mots à l'égard de son employé, qu'il décrit comme travaillant et dévoué. Il se rendra à Pékin, dans les prochains jours, dans l'espoir d'aider à le faire libérer.

 

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Alessandro Di Giacobbe