Le ministère de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation du Québec (MAPAQ) a révélé, mardi, avoir décelé un cas isolé de grippe A(H1N1) dans un troupeau de porcs de la province.

La souche du virus a été officiellement identifiée le 24 juillet, au laboratoire fédéral de Winnipeg, après que des signes cliniques eurent été remarqués chez les bêtes à la fin du mois de juin.

Toutes les bêtes du troupeau sont toutefois complètement rétablies, aucun animal n'a dû être abattu et il n'y a eu aucun cas humain associé à cette infection, qualifiée de très légère par le pathologiste du MAPAQ, le docteur Alain Laperle. Les médecins-vétérinaires du MAPAQ ont d'ailleurs visité l'élevage, le 16 juillet, et ont constaté que le virus n'y était plus présent.

Un porte-parole du ministère, Clément Falardeau, s'est cependant refusé à divulguer davantage d'informations sur l'identité de l'éleveur du troupeau.

«Étant donné qu'il n'y a pas de danger pour la santé de la population et que les porcs sont guéris, on ne pourra pas donner d'informations à cet effet», a souligné M. Falardeau, dont les propos ont été repris par le Dr Laperle. Ce dernier s'est contenté d'indiquer que ce type d'élevage d'engraissement comptait habituellement entre 1000 et 2000 bêtes.

À l'instar du communiqué du MAPAQ, M. Laperle a également souligné que l'infection du troupeau était un cas isolé au Québec, l'unique et premier à avoir été détecté depuis l'éclosion du virus en avril. Le ministère a jusqu'à ce jour contrôlé quelque 160 élevages, selon lui.

Et grâce aux mesures de biosécurité appliquées depuis avril, le risque de propagation chez d'autres élevages porcins est extrêmement faible, a certifié le pathologiste.

«On n'est pas à l'abri totalement non plus parce que le porc est sensible à cette maladie, comme les humains. Mais jusqu'à maintenant, ça ne semble pas être un virus qui se propage beaucoup chez le porc», a-t-il expliqué.

La souche du virus qui a contaminé les bêtes de l'engraissement était en outre bénine et les animaux n'ont été malades que quelques jours, a précisé M. Laperle.

L'infection a été découverte dans le cadre de la stratégie de surveillance qu'exerce le ministère grâce au Réseau d'alerte et d'information zoosanitaire (RAIZO).

Le MAPAQ et M. Laperle ont par ailleurs tenus à rappeler que le virus n'avait pas d'incidence sur la salubrité des aliments, réitérant que la consommation de la viande de ces porcs ne comportait aucun risque pour la santé de la population, comme l'a reconnu l'Organisation mondiale de la santé.

Seule la viande des porcs en santé se retrouve dans la chaîne d'approvisionnement, grâce aux mesures de contrôle mises en place dans les lieux d'abattage. La santé des bêtes est vérifiée à leur arrivée à l'abattoir, a certifié M. Laperle.

«Ils (les porcs) sont surveillés comme ceux des autres élevages. Il n'y a pas de mesures particulières. Ces animaux-là sont en santé, mais ils peuvent attraper une autre maladie. S'ils ont autre chose, ils ne pourront pas rentrer à l'abattoir, il faut qu'ils soient en santé», a-t-il insisté.