Une Torontoise coincée au Kenya parce que ses lèvres ne correspondaient pas à celles apparaissant sur la photographie de son passeport a obtenu davantage de temps pour prouver son identité à l'aide de tests d'ADN, vendredi, après qu'un tribunal kényan eut reporté son procès.

Née en Somalie, Suaad Hagi Mohamud attend depuis plus de deux mois à Nairobi, la capitale kényane, que le Canada reconnaisse sa citoyenneté, ce qui lui permettrait de rentrer chez elle et de retrouver son fils de 12 ans.

Jointe dans sa chambre d'hôtel, Mme Mohamud s'est dite soulagée que le gouvernement du Canada ait demandé au tribunal de lui donner plus de temps. Le procès a été reporté en octobre.

Des représentants du Haut-commissariat du Canada au Kenya ont indiqué à Mme Mohamud que des échantillons de son ADN seront prélevés lundi. Les échantillons seront ensuite expédiés au Canada pour y être confrontés à ceux prélevés sur son ex-mari et son fils.

Le gouvernement assumera les 800 $ que coûtera cette opération, qui devrait être complétée d'ici 10 jours.

Suaad Hagi Mohamud, âgée de 31 ans, avait passé un mois au Kenya pour y visiter sa mère. Elle était sur le point de retourner au Canada lorsqu'un agent l'a arrêtée à l'aéroport de Nairobi, le 21 mai, soutenant qu'elle ne ressemblait pas à la personne qui figurait sur la photo du passeport.

L'agent était d'avis que la grandeur des lèvres de Mme Mohamud ne correspondait pas à celle qu'il voyait sur le passeport.

Après avoir passé huit jours en prison, la Torontoise a été libérée sous caution, mais sans ses documents de voyage.

Les représentants du consulat canadien affirment qu'elle est un imposteur. Ils ont abrogé son passeport et l'ont remis aux autorités kényanes.

Suaad Hagi Mohamud est accusée d'avoir utilisé le passeport d'une autre personne et d'être entrée illégalement au Kenya. Si elle est reconnue coupable, Mme Mohamud pourrait être emprisonnée ou déportée en Somalie.

Son avocat au Canada, Raoul Boulakia, a affirmé que même si le gouvernement avait demandé un délai dans les procédures en justice, la position du Canada demeurait la même, soit que Mme Mohamud n'est pas celle qu'elle prétend être.

«J'imagine qu'ils n'ont pas l'intention d'admettre quoi que ce soit avant d'avoir obtenu les résultats des test d'ADN», a-t-il dit.