Depuis tôt ce matin, les camions-cubes et remorques prennent d'assaut les rues et trottoirs de la métropole, à l'occasion de la grande journée annuelle du déménagement. Selon le Front d'action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU), 150 ménages québécois se retrouvent aujourd'hui à la rue, dont 71 à Montréal.

Comme chaque année, des milliers de ménages changent d'adresse et il suffit d'arpenter quelques rues au hasard pour apercevoir les déménageurs s'activer un peu partout.  Les meubles et autres effets personnels abandonnés sur les trottoirs servent de buffet ouvert aux chasseurs de brocantes, aux ferrailleurs et gens dans le besoin.

Même si la crise du logement est moins critique que dans le passé, 150 ménages québécois se retrouvent sans logis. Selon le FRAPRU, qui dit avoir obtenu ses statistiques auprès des offices d'habitation, 31 des 71 ménages Montréalais sont pris en charge par la Ville.

Selon le coordonateur du FRAPRU, François Saillant, il y aurait plus de familles à la rue si les critères d'accès au supplément au loyer d'urgence n'étaient pas aussi restrictifs.

Le supplément au loyer d'urgence est une aide financière accordée par le gouvernement du Québec et les municipalités. M. Saillant déplore que «ce seul instrument pour aider les gens» ne soit plus octroyé à tout le monde.

Le supplément est donc accessible en ordre prioritaire : les familles avec enfants avec des contraintes au travail, les familles avec enfants sans contraintes au travail et les personnes seules ou les couples sans enfant. «On ne considère pas les gens qui n'ont pas renouvelé leur bail, ont été évincés ou ont refusé un HLM. C'est trop restrictif et qu'est-ce que la contrainte à l'emploi vient faire dans la recherche de logement», déplore M. Saillant.

Certains ménages à la rue sont relocalisés par la ville dans des appartements étudiants sur le boulevard René-Lévesque.