Le Canado-soudanais Abousfian Abdelrazik, bloqué depuis six ans au Soudan en raison de soupçons de terrorisme, a quitté vendredi le Soudan pour rentrer au Canada, ont indiqué ses avocats.

«Selon nos informations, ils (l'avocat Yavar Hameed et Abousfian Abdelrazik) se trouvent sur un vol entre Khartoum et Abou Dhabi», la capitale des Emirats arabes unis, a déclaré à l'AFP, Audrey Brousseau, une des avocates de M. Abdelrazik. Crâne dégarni, barbe grisonnante et large sourire, Abousfian Abdelrazik n'a pas fait de commentaires lorsque un journaliste de l'AFP l'a rencontré à l'aéroport de khartoum. Il s'agissait de la première fois qu'il sortait de l'ambassade canadienne à Khartoum depuis treize mois.

«Il (M. Abdelrazik) est vraiment content. C'est devenu réalité. C'était un rêve pendant des mois», a déclaré M. Hameed à l'AFP peu avant le vol de retour vers le Canada, via Abou Dhabi.

M. Abdelrazik avait été arrêté et détenu en 2003 au Soudan, où il était allé voir sa mère. Libéré par la suite, il était bloqué dans ce pays parce que son nom figure sur la liste noire de l'ONU des personnes soupçonnées de terrorisme.

Il s'était réfugié en mai 2008 à l'ambassade du Canada à Khartoum où il a vécu sous la supervision d'un agent canadien.

Il avait demandé un nouveau passeport afin de rentrer au Canada, mais les autorités canadiennes refusaient de lui fournir invoquant la présence de son nom sur la liste noire de l'ONU.

Or le gouvernement canadien a finalement accepté la semaine dernière de le rapatrier après que la Cour fédérale canadienne le lui eut ordonné, estimant que les droits de M. Abdelrazik avaient été bafoués.