Les aînés ont accaparé une bonne part de la dernière période de questions de la session parlementaire, hier, à l'Assemblée nationale. La ministre déléguée aux Services sociaux, Lise Thériault, a dû se défendre de n'avoir rien fait depuis un an pour corriger le manque de formation des préposés aux bénéficiaires travaillant dans les résidences privées pour personnes âgées. La ministre des Aînés, Marguerite Blais, a quant à elle encore dû essuyer les critiques sur sa gestion envahissante du Conseil des aînés.

La chef de l'opposition, Pauline Marois, a ouvert le bal en accusant la ministre Thériault de ne pas avoir réglé le manque de formation des préposés dans les résidences privées, alors qu'un rapport soulevait la problématique en mai 2008, comme l'a rapporté La Presse, hier. «Encore une fois, le gouvernement savait, mais il n'a rien fait», a dit Mme Marois. Selon elle, «si les ministres avaient fait leur travail correctement», ils «auraient lu» le rapport.

Mme Thériault s'est défendue en disant avoir créé une mutuelle de formation récemment. «Nous n'avons pas attendu d'avoir des questions en Chambre pour agir, nous avons agi», a-t-elle soutenu.

La critique officielle en matière de personnes âgées, Lisette Lapointe, a ensuite dirigé les attaques vers la ministre Blais en lui reprochant encore une fois de s'être «ingérée dans les affaires du Conseil des aînés et de faire la guerre à son président».

L'ancien président du Conseil des aînés, Georges Lalande, a démissionné la semaine dernière en affirmant que la ministre Blais voulait contrôler son organisme. Cette démission a fait beaucoup de bruit. À un point tel que M. Lalande a été invité à participer à l'émission Maisonneuve en direct de Radio-Canada, hier midi.

Mais M. Lalande ne s'est finalement pas présenté. Il a reçu un appel du Secrétariat du Conseil exécutif aux emplois supérieurs du Québec lui demandant de ne pas participer à l'émission. «On m'a dit que je ne respecterais pas mon devoir de réserve si je le faisais. Selon moi, je n'ai pas ce devoir. Mais puisque je veux continuer ma carrière dans le gouvernement, je me suis abstenu. De toute façon, j'ai dit ce que j'avais à dire sur la ministre Blais. Je maintiens qu'elle a fait preuve d'abus de pouvoir envers le Conseil des aînés», mentionne M. Lalande.

Choquée par cette situation, Mme Lapointe a accusé la ministre Blais d'avoir, «par le biais du Secrétariat aux emplois supérieurs (...), empêché M. Lalande de participer à Maisonneuve en direct».

En fin de journée, l'attaché de presse de Mme Blais, Renaud Dugas, a assuré «n'avoir jamais empêché M. Lalande de parler à qui que ce soit».