Inquiète de la disparition de l'édition dominicale de La Presse, la ministre de la Culture et des Communications, Christine St-Pierre, estime qu'un tsunami frappe actuellement la profession de journaliste.

Questionnée sur la décision du groupe de presse Gesca, Mme St-Pierre a témoigné mardi sa tristesse et son inquiétude pour l'avenir du journalisme.

La ministre a indiqué que la fin de la publication de La Presse le dimanche, dès juillet prochain, s'ajoute à une longue liste de mauvaises nouvelles qui ont affecté les journalistes du Québec. Elle a cité la fermeture de la salle de nouvelles de TQS, les compressions à Radio-Canada et le lock-out décrété au Journal de Montréal.

«C'est tout le bouleversement qu'il y a dans le milieu de l'information qui est inquiétant parce que c'est la diversité des voix (qui est en jeu) et ce qui va se passer dans l'information locale et régionale, il y a un tsunami», a-t-elle commenté.

Mme St-Pierre estime qu'une analyse de la profession est rendue nécessaire par la transformation des habitudes des consommateurs qui se tournent de plus en plus vers Internet pour s'informer.

«Il faut discuter avec les patrons des entreprises de presse, les syndicats, la Fédération professionnelle des journalistes du Québec (...) pour faire en sorte que la population soit bien informée», a ajouté la ministre, qui a été elle-même journaliste à Radio-Canada pendant plus de 20 ans.

Selon elle, la réflexion à mener sur la profession doit aussi toucher la pression exercée sur les journalistes depuis l'avènement des canaux d'information continue et d'Internet.

«Est-ce que les journalistes ont suffisamment de recul pour être capable de traiter une nouvelle dans un temps qui est humainement possible, parce que les journalistes sont maintenant forcés à faire le métier de façon de plus en plus vite, ça augmente les possibilités d'erreur», a-t-elle conclu.