Devant les plaintes répétées des groupes de défense de la minorité anglophone au Québec, le Commissariat aux langues officielles entend analyser la présence et la représentation de cette communauté dans les médias québécois.

«La communauté de langue anglaise du Québec se sent invisible non seulement face à la majorité, mais aussi par rapport à elle-même», indique le Commissariat dans un document obtenu en vertu de la Loi d'accès à l'information.

 

Le Commissariat aux langues officielles (CLO) souhaite ainsi confier le mandat à un tiers d'analyser la couverture médiatique accordée aux Québécois de langue anglaise, dans les médias francophones et anglophones de la province.

«L'étude va permettre au commissariat de mieux comprendre la relation qui existe entre les médias québécois et la communauté anglophone, pouvant ainsi servir comme point de départ à une réflexion sur la place de cette communauté dans la société québécoise et à la recherche de moyens d'en augmenter la visibilité», stipule le document, daté du 15 décembre 2008.

Bien que son mandat soit davantage axé sur le respect du bilinguisme dans les institutions fédérales, le Commissariat considère que le travail d'analyse serait «cohérent» avec un de ses objectifs stratégiques, soit de contribuer au développement et à l'épanouissement des communautés de langue officielle minoritaire au pays.

L'étude aurait dû être en cours à l'heure actuelle. Or, aucun consultant n'a répondu à l'appel d'offres, publié pendant trois semaines cet hiver, explique-t-on au Commissariat aux langues officielles.

«On n'a trouvé personne pour faire l'étude. Quand ces choses-là arrivent, c'est soit qu'on a fait appel à une expertise très spécialisée qui n'est pas disponible à ce moment-ci, ou encore les termes de référence ne semblent pas particulièrement intéressants aux soumissionnaires», déplore Robin Cantin, porte-parole du CLO.

Néanmoins, l'organisme Quebec Community Groups network (QCGN), à l'origine des critiques qui ont convaincu le commissaire de se pencher sur la question, tient mordicus à ce que l'étude aille de l'avant, quitte à modifier les paramètres de l'appel d'offres.

«Ça n'en restera pas là. L'idée de faire une recherche pour vraiment voir ce qu'il en est, vérifier les perceptions, c'est important pour tout le monde», souligne Robert Donnelly président du QCGN.

Maintenant que le rapport annuel du commissaire aux langues officielles a été rendu public, mardi, le Commissariat pourra se pencher sur la question et décider s'il refait un appel d'offres différent ou modifie le projet d'étude, a indiqué le porte-parole du CLO.