Les autorités fédérales n'ont pas installé un éclairage suffisant lorsqu'elles ont mis en place des dizaines d'écrans de contrôle vidéo à certains passages de la frontière canado-américaine pour détecter les voitures tentant d'entrer au pays en douce pendant la nuit.

Selon un rapport préliminaire obtenu par La Presse Canadienne en vertu de la Loi d'accès à l'information, le problème d'éclairage fait en sorte que les images obtenues sont trop sombres pour pouvoir en tirer de l'information utile, comme les numéros de plaques d'immatriculation et les modèles de véhicules.

Chaque mois, 68 véhicules, en moyenne, entrent au Canada depuis les États-Unis, sans passer par l'inspection à la frontière. Plusieurs le font pendant la nuit, lorsque certains postes de contrôle sont vides. Le nombre d'incidents est par ailleurs en hausse l'été.

L'Agence des services frontaliers du Canada a dépensé 8,7 millions $ depuis 2006 pour attraper ceux qui tentent d'entrer au pays sans passer par l'inspection à la frontière. Des barrières et clôtures, des sirènes et des panneaux ont été installés, mais la majeure partie de la somme a servi à mettre en place plus de 600 caméras à 61 endroits à haut risque, afin de capter les numéros de plaques d'immatriculation et d'autres détails importants.

Le rapport préliminaire, daté du mois de mars, indique que les défauts d'arrêt à la douane ont diminué du tiers, environ, depuis 2006, mais cette baisse ne peut être totalement attribuée aux investissements de 8,7 millions $, puisque d'autres initiatives ont contribué à réduire ce type d'infractions.

À Windsor, en Ontario, par exemple, les passages en douce ont été réduits des deux tiers grâce à l'augmentation du nombre de patrouilles et à l'escorte des camions à risque élevé.

Les autorités espèrent maintenant que les caméras permettront d'augmenter les mesures d'application de la loi. «La capacité d'assurer un suivi et d'imposer des mesures d'application de la loi devrait augmenter avec le déploiement de nouvelles caméras de télévision haute définition en circuit fermé, est-il indiqué dans le document. Ces caméras devraient permettre à l'Agence des services frontaliers du Canada d'identifier plus clairement les plaques d'immatriculation et les occupants des véhicules.»

Le rapport souligne cependant certains problèmes avec la vidéo. Le Québec, par exemple, «a actuellement certaines difficultés à utiliser la technologie pour identifier les plaques d'immatriculation et les conducteurs». Le rapport ne fournit aucun détail additionnel et une porte-parole de l'agence a refusé de commenter.

La porte-parole Patrizia Giolti a indiqué que le problème d'éclairage et d'autres failles seront réglés, l'agence en étant actuellement à vérifier l'efficacité des installations finales. «Des mesures correctives seront mises en place là où ce sera nécessaire», a-t-elle écrit dans un courriel. Mme Giolti a précisé que l'initiative en est toujours à ses débuts et que les résultats sont préliminaires. D'autres analyses seront effectuées à l'automne, a-t-elle ajouté.