En attendant la construction de nouvelles prisons, des centaines de détenus sont incarcérés dans... des prisons mobiles.

Quatre «bâtiments modulaires temporaires», ou BMT, ont été construits il y a quelques mois dans l'enceinte des prisons de Québec, d'Amos, de Trois-Rivières et de Sherbrooke. Ils permettent de loger 324 détenus, parmi les moins dangereux.

«Des BMT, c'est un peu comme des maisons mobiles ou des camps de bûcherons», explique Stéphane Lemaire, président national du Syndicat des agents de la paix en services correctionnels. «On ne veut pas qu'ils servent à héberger n'importe qui. Ils ne sont pas assez sécuritaires. Ils n'y a pas de barreaux aux fenêtres, et leurs murs sont en gypse.»

 

Les BMT ont permis de «mettre un peu de baume» sur les plaies des gardiens de prison, selon le syndicaliste. «Mais ils n'ont pas réglé le problème de surpopulation. On veut qu'ils restent une solution temporaire.»

Dans un rapport publié mardi, la protectrice du citoyen, Raymonde Saint-Germain, dit craindre que les détenus qui répondent à tous les critères de sélection ne soient transférés dans ces modules comme des pions.

«Pour combler ces nouvelles places, les personnes au profil recherché viendront aussi d'établissements n'ayant pas de bâtiments modulaires, lit-on dans le rapport. Ces transferts pourraient générer des effets néfastes (éloignement des proches et des ressources communautaires de la région d'origine, discontinuité des services médicaux, etc.) sur les conditions d'incarcération des personnes touchées par cette mesure.»