Conscrits par le puissant lobby agricole, trois anciens ministres ont exhorté lundi le gouvernement Charest à ne pas toucher aux acquis des agriculteurs.

Jean Garon et Yvon Picotte, deux anciens ministres libéraux de l'Agriculture, ainsi que Rémi Trudel, ministre de l'Agriculture sous l'administration péquiste, redoutent l'érosion des «trois piliers» du modèle agricole québécois.

Ces piliers, ont expliqué les trois ex-politiciens en conférence de presse à Québec, sont le programme de stabilisation des revenus agricoles, le mécanisme de mise en marché et la loi sur la protection du territoire agricole.

L'Union des producteurs agricoles (UPA) et ses nouveaux alliés n'acceptent pas les conclusions des rapports Pronovost, St-Pierre et Ouimet, qui ont tous recommandé une révision en profondeur de ces politiques.

Plutôt que de tendre l'oreille aux agriculteurs, le gouvernement semble en voie de donner suite aux recommandations de ces rapports, ont dénoncé à l'unisson MM. Picotte, Garon et Trudel ainsi que le président de l'UPA, Christian Lacasse.

Selon eux, les assouplissements proposés à la loi sur la protection du territoire agricole et la remise en question de l'assurance-stabilisation des revenus agricoles compromettent «l'avenir de 16 000» entreprises oeuvrant en agriculture au Québec.