Des opérations de cartographie de l'Arctique canadien sont menées par le Canada au-delà du pôle Nord, dans des secteurs revendiqués par la Russie, ont confirmé des responsables fédéraux.

Ces vols constituent la première étape du processus engagé par Ottawa afin de faire valoir que la souveraineté du pays dans l'Arctique devrait s'étendre au-delà du pôle Nord, en dépit de la détermination affichée par les Russes à laisser leur empreinte dans la région.

«Nous faisons des levés topographiques où c'est approprié pour définir les limites extérieures du plateau continental canadien», a indiqué Jacob Verhoef, géophysicien du ministère des Ressources naturelles aux commandes du projet, dans un courriel adressé à La Presse Canadienne.

Le Canada et le Danemark ont récemment complété une série de vols conjoints de cartographie à partir de trois pistes d'atterrissage éloignées afin d'entreprendre l'étude de montagnes et de crêtes sous-marines, dans le but de permettre aux Nations unies de déterminer de quelle façon sera partagée la majeure partie de l'océan Arctique.

Ces vols devaient au départ cesser à la fin du pôle Nord, mais M. Verhoef a confirmé que certains d'entre eux avaient eu lieu au-delà du pôle.

Bien que la Russie n'ait pas officiellement revendiqué les eaux menant au pôle Nord, elle ne cache pas en avoir l'intention.

De plus, Moscou a posé certains gestes que des observateurs qualifient de tentative d'intimidation, notamment l'annonce de la formation d'unités militaires spéciales pour l'Arctique ainsi que le dépôt d'un document mettant en garde contre la possibilité de violence au sujet des ressources du Nord.

Néanmoins, la Russie a à maintes reprises assuré qu'elle se plierait au processus prévu par la Convention des Nations unies sur le droit de la mer pour régler toutes les revendications.

Le resumé d'une rencontre ayant eu lieu en février entre des diplomates du Canada et de la Russie indique que les deux pays, de concert avec le Danemark, envisagent de faire une présentation commune auprès de l'ONU.

Les spécialistes de l'Arctique voient néanmoins dans les vols effectués par le Canada un signe de la volonté du pays à ne pas reculer face aux Russes.

Des scientifiques s'emploient actuellement à examiner les données cueillies lors de ces vols pour voir si les prétentions du Canada sont justifiées.

D'autres pays, incluant les Etats-Unis, la Norvège et le Danemark, s'opposent aux revendications par la Russie d'un secteur de l'Arctique qui serait riche en importantes réserves énergétiques.