Des centaines d'ambulanciers ont manifesté, jeudi midi, dans un parc de Montréal, contre leur intégration prochaine à une échelle salariale qui leur semble inéquitable, mais aussi contre le peu d'empressement que semble manifester le gouvernement de Jean Charest à en discuter.

Cette nouvelle échelle tiendra compte de leur degré de scolarité et de leur expérience. Le hic, c'est que seuls ceux qui auront obtenu le nouveau diplôme d'études collégiales (DEC) auront accès à la rémunération horaire maximale de 30,40 $, selon les intentions de Québec.

C'est dire qu'aucun des ambulanciers actuellement en poste n'atteindra cet échelon, à moins de retourner sur les bancs d'école.

Cette situation est totalement inacceptable aux yeux de Réjean Leclerc, président du Syndicat du préhospitalier, qui représente les ambulanciers de Montréal et de Laval.

«Que nous ayons une attestation d'études collégiales (AEC), un DEC ou un autre type de formation, nous exerçons tous la même profession, a-t-il martelé en entrevue. Nous avons tous les mêmes tâches et les mêmes responsabilités.

«On demande (au gouvernement) qu'il respecte le principe qu'il y a une seule échelle salariale, que l'échelle s'applique à tout le monde - DEC et moins en termes de scolarité - et que l'échelle unique comporte l'échelon maximal de 30,40 $. Après un certain nombre d'années, les gens devraient tous avoir accès à 30,40 $», a ajouté M. Leclerc.

Les ambulanciers des syndicats membres de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN) - ils sont 3400 au Québec - avaient voté à plus de 98 pour cent en faveur d'une grève générale illimitée, il y a un mois, mais ils gardent pour l'instant en réserve cet ultime moyen de pression.

Se disant «exaspérés par l'extrême lenteur du gouvernement à démarrer la négociation», ces ambulanciers avaient déjà indiqué qu'ils mèneraient diverses actions avant d'opter pour le débrayage, afin d'obtenir satisfaction.

L'intégration à l'échelle salariale doit entrer en vigueur le 1er juillet prochain. La FSSS et ses syndicats affiliés accusent Québec d'observer un «mutisme suspect» plutôt que de négocier ouvertement.

Pour l'instant, les pourparlers sont censés reprendre jeudi prochain.

«J'estime que nous avons suffisamment d'espace pour discuter, a conclu Réjean Leclerc. Et, à travers ces discussions, je suis convaincu qu'on peut trouver un règlement satisfaisant, autant les membres, le syndicat et la partie patronale.»