Les impacts du projet de reconstruction de l'échangeur Turcot, dans le sud-ouest de Montréal, devraient être évalués en fonction d'autres grands travaux routiers et des nombreux projets de transports en commun déjà prévus dans l'axe est-ouest de la métropole.

C'est ce qu'ont réclamé, hier, les porte-parole d'une cinquantaine de groupes et d'organismes locaux, régionaux et provinciaux, en ouverture des consultations du Bureau d'audiences publiques sur l'environnement (BAPE) sur ce projet de 1,5 milliard de dollars, prévu par le ministère des transports du Québec (MTQ).

 

Avant même que débutent les audiences, ces organismes ont demandé à la ministre du Développement durable, de l'Environnement et des Parcs, Line Beauchamp, «la tenue d'audiences publiques élargies», englobant quatre projets de transports collectifs (navette Dorval, tram-train, trains de banlieue et le Viabus de l'Est), ainsi que le projet de modernisation de la rue Notre-Dame, dans l'est de Montréal.

«Les organisations jugent totalement inacceptable que le gouvernement tienne des consultations publiques uniquement sur le projet de reconstruction du complexe Turcot, sans tenir compte de l'ensemble des projets et de leurs impacts à tous les niveaux: sociaux, économiques et environnementaux», a affirmé hier, au début des audiences du BAPE, un des porte-parole de cette coalition ad hoc, Daniel Bouchard,

Le projet du MTQ consiste à reconstruire les quatre échangeurs (Turcot, St-Pierre, Angrignon et La Vérendrye) qui composent le «complexe Turcot» dans le sud-ouest de Montréal. Ce complexe assure les échanges automobiles entre trois des plus importantes autoroutes de la métropole, soit Décarie (A-15), Jean-Lesage (A-20) et Ville-Marie (A-720), ainsi que les liens entre ces autoroutes et le réseau local montréalais. Environ 280 000 véhicules traversent ce complexe d'échangeurs chaque jour.

Construit principalement sur des bretelles de béton étagées qui s'élèvent jusqu'à 30 mètres (100 pieds) de hauteur, en 1967, l'échangeur sera reconstruit en grande partie sur des remblais, aménagés près des structures actuelles. Les bretelles et voies de circulation autoroutières seront toutes maintenues. Le MTQ réaménagera également les liens routiers entre les nouvelles structures et les rues locales.

Le chantier prendra sept ans.» Les coûts du projet sont présentement estimés à 1,5 milliard.

Un chantier de cette envergure et de cette durée, qui se déroulera en partie dans des secteurs résidentiels, soulève beaucoup d'inquiétude sur le plan local. Au nombre de la trentaine de personnes et de groupes qui ont défilé hier, devant le BAPE, pour présenter leur requête pour la tenue de ces consultations, plus du tiers ont questionné l'idée de reconstruire les voies routières sur des remblais, par crainte d'un «enclavement» des quartiers.

À l'exception de la Fédération des chambres de commerce du Québec, qui a fait connaître son enthousiasme pour le projet qui améliorera la fonctionnalité et la sécurité de l'échangeur Turcot, et l'accessibilité de Montréal pour le transport des marchandises, tous les participants aux consultations d'hier ont mis en doute le bien-fondé de l'approche du MTQ.